A pied ou en voiture, les Libanais défient le confinement et reprennent la rue (VIDEOS)

Au Liban, la contestation sociale reprend, un mois après le lock-down du pays qui avait, temporairement, mis un coup d’arrêt aux manifestations quotidiennes qui s’y déroulaient depuis le mois d’octobre 2019.

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Le Liban est ainsi en lock-out partiel depuis le 15 mars avec un couvre-feu nocturne. Il y a pour le moment, 677 cas de contamination par le coronavrius qui a officiellement causé la mort de 21 personnes.

Face à la misère et le confinement, les Libanais inventent des formes originales de manifestations

Le dimanche 19 avril, mais aussi les mardi et mercredi 21 et 22 avril, des formes originales de manifestations ont ainsi eu lieu. Pour dépasser les mesures de confinement tout en se protégeant, des protestataires ont ainsi organisé de vastes convois avec leurs véhicules, faisant résonner des chants révolutionnaires dans les rues de plusieurs grandes villes du pays.

Le mardi, ce sont les personnes possédant des véhicules dotés des plaques minéralogiques paires qui ont manifesté tandis que les propriétaires de voitures dotés de plaques minéralogiques impaires manifestaient le mercredi. Par ailleurs d’autres manifestants se sont retrouvés dans divers endroits avec masques, gels et gants, notamment au niveau de Bourj el Ghazal à Beyrouth.

A Tripoli, une marche spontanée de quelques dizaines de personnes, qui ont bravé le couvre-feu, a même eu lieu dans les rues du centre-ville. Pour eux, le coronavirus n’est pas la seule urgence. « Ne nous confinez pas, nourrissez-nous ! », ont-ils ainsi scandé.

Les manifestants dénoncent l’aggravation des conditions sociales et économiques, alors que le Liban est confronté à la pire crise économique et financière de son histoire, une situation dramatique aggravée par le défaut de paiement du pays et par la pandémie. Des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi ou ont vu leur salaire baisser tandis que plus de 50% de la population basculaient sous le seuil de pauvreté.

Depuis le début du mois d’avril, plusieurs personnes ont même tenté de s’immoler, expliquant leurs gestes par l’aggravation des conditions de vie. Rappelons aussi qu’Human Rights Watch a averti que des millions de Libanais pourraient souffrir de la faim si un programme solide d’aide alimentaire n’était pas établi pendant la pandémie de coronavirus.

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