AMNISTIE, « J’ECRIS TON NOM »
« Arrêtez de tuer et d’emprisonner les enfants de la classe ouvrière ! » : ce slogan résonne dans le Nord à l’appel de l’Union départementale CGT. Nous faisons nôtre cette formule, utile, pertinente et offensive, lancée par la première UD de France et qui reflète ce que beaucoup encore ne veulent pas voir : ceux (et celles) qui passent en procès, comparutions immédiates, qui vont, après la police, avoir à faire avec la justice, sont les enfants du prolétariat.
Le vertige en chiffres :
L’explosion de colères dans les villes et territoires fin juin début juillet laisse désormais place au « calme » (comprendre « routine » précarité-système D- impunité policière) et à une vague extra-ordinaire de répression politico-judiciaire.
Le lundi 3 juillet, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a fait état de 3 915 interpellations, parmi lesquelles on compte 1 244 mineurs. Ces arrestations ont donné lieu à 374 comparutions immédiates. De l’aveu même de la Place Beauvau, l’immense majorité des interpellés n’est pas connu de la police. La moyenne d’âge est de 17 ans, ceci induisant plusieurs centaines de moins de 14 ans parmi les interpellés.
De Marseille à Lille en passant par Créteil, Bobigny, Nanterre ou Grenoble, l’appareil judiciaire (dont on oublie trop souvent qu’elle est le pendant institutionnel de la police) s’est mise en marche. Du jamais vu. Partout, malgré la jeunesse des prévenus ou leur absence d’antécédents judiciaires, des défilés comparutions immédiates, avec à la clef bien souvent des peines très lourdes et des mandats de dépôts illico.
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Quelques exemples cités par la presse : Sana, 18 ans, en formation pour être auxiliaire de vie, a écopé de quatre mois de prison ferme après avoir été interpellé dans un magasin rue Féréol à Marseille samedi soir. Un autre a pris 10 mois de prison ferme, interpellé une canette de Red Bull à la main à la sortie d’un magasin. À Montpellier, un homme a écopé de trois mois de prison ferme pour les mêmes faits.
3 remarques :
1/ 45 000 policiers, sur-militarisés, continuent de patrouiller dans les quartiers tandis que se déversent les haines sur les ondes médiatiques et que des centaines de « jeunes », c’est à dire le plus souvent des mineurs, donc des ados, voire des enfants sont précipités dans la gueule pénitentiaire. L’appareil judiciaire, comme les services de sécurité, s’articulent avec la volonté politique « du moment ». Ici, le gouvernement, comme la plupart des partis politiques, a donné le ton.
2/ L’objectif est on ne peut plus clair : mater, briser, intimider. Car la caste au pouvoir veut tirer tous les bénéfices de cette révolte éclair dont on ne soulignera jamais assez les limites, mais aussi le caractère profondément politique, notamment vis-à-vis du racisme systémique et institutionnel.
3/ Au-delà de ces remarques, la situation aujourd’hui commande l’Unité sociale des travailleurs. Or, aujourd’hui, ce sont bien des enfants de travailleurs qui se retrouvent pris au piège et condamnés à la chaine. Faisons pencher la balance la justice en faveur de l’amnistie. Il n’y a aucune raison de tergiverser ou de se torturer l’esprit, notre place est aux côtés des travailleurs, et de leurs enfants.
Il y a une autre urgence, connexe à ce combat : nous ne croyons pas à l’autodestruction qui ne fait qu’ajouter du malheur au malheur. Ce qu’il faut c’est l’Organisation consciente et efficace. A tous ces jeunes, « petits » et « grands », nous leur disons : « organisez vos colères, ne restez pas isolés, nous ne craignons pas les ruines, nous avons un monde à gagner et construire ensemble ».
Tous et toutes, mobilisons nous le 23 septembre !