A l’appel du Comité national CGT des travailleurs privés d’emplois et précaires, des dizaines de rassemblements ont eu lieu en France dans le cadre d’une journée nationale d’actions et de mobilisations contre la réforme de l’Assurance chômage.
Cette mobilisation nationale a lieu alors qu’une partie du décret d’application de la réforme de l’Assurance-chômage s’applique à partir du 1er novembre.
Alors que seulement 20% des chômeurs perçoivent une indemnisation, la CGT dénonce la mise à mort de l’Assurance chômage par décrets gouvernementaux et revendique la Sécurité sociale intégrale et l’indemnisation de 100% des chômeurs (contre 20% actuellement).
Au cours de cette journée d’actions, qui prépare la grande manifestation annuelle des privés d’emplois et précaires du 7 décembre, la CGT chômeurs et précaires a rappelé que l’assurance-chômage, comme toute protection sociale, est un choix de société et le rappel d’une conquête sociale arrachée au patronat à la Libération.
A l’exact opposé des mesures gouvernementales, le Comité national CGT des travailleurs privés d’emplois et précaires propose de répondre réellement à l’urgence sociale et met en avant le projet d’« une Sécurité sociale 100% financée par les cotisations et gérées par les travailleurs » pour indemniser 100% des privés d’emplois, 100% des risques (chômage, maladie, retraite) couverts et avec 100% de l’ancien salaire maintenu lors de la période d’indemnisation.
La réforme Macron de l’Assurance-chômage : 1,4 millions de chômeurs victimes immédiates des conditions d’indemnisation durcies et du changement du calcul de l’allocation
A partir du 1er novembre, date d’application du décret sur les conditions d’indemnisation, il faudra avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers mois et non plus quatre mois sur 28 pour avoir droit à une indemnisation. Par ailleurs, ce minimum de six mois s’appliquera également pour recharger ses droits. Cette mesure entrainera en réalité une disparition des droits rechargeables. Selon la CGT, 750 000 personnes vont perdre leur indemnisation à cause de cette mesure.
De plus, cinq mois après le durcissement des conditions d’indemnisations, soit à compter d’avril 2020, le calcul de l’allocation changera radicalement. La formule basée sur le nombre de jours travaillés laissera la place à la moyenne mensuelle des salaires touchés entre le 1er et le dernier jour travaillés dans les 24 derniers mois.
Après la réforme, le calcul prendra donc en compte l’ensemble des jours (travaillés ou non), sur une période donnée. Autrement dit, les jours non travaillés viendront réduire le montant de l’allocation. Cette mesure impactera tous les travailleurs qui alternent de courtes périodes de chômage et d’emploi. Selon la CGT, 650 000 personnes seront touchées par des baisse des allocations de l’ordre de 30% à 50%.
Macron consacre la mort de l’Assurance-chômage
Pour rappel, la cotisation sociale pour l’assurance chômage a été supprimée au 1er octobre de l’année dernière tandis que la CGT était augmentée.
Comme l’assurance-maladie et l’assurance-vieillesse, l’assurance-chômage avait été initialement créée pour être une protection sociale. Auparavant, le financement de l’Assurance-chômage était assuré par une part indirecte (appelée cotisations sociales) de notre salaire et qui est mise en commun, socialisée, pour financer toute la protection sociale.
C’est le financement par la cotisation qui expliquait jusqu’à présent la gestion de l’Assurance chômage par les représentants des salariés. En supprimant les cotisations et en augmentant les impôts comme la CSG, Macron et son gouvernement reprennent la gestion de l’Assurance chômage aux travailleurs.
Le montant, les conditions d’attribution et les motifs de radiation seront décidés par l’Etat, comme il le fait déjà avec le RSA. Dans la nouvelle convention d’Assurance-Chômage, le gouvernement impose déjà 4 milliards d’euros d’économie sur les droits des chômeurs. D’un coup, il supprime le droit à l’indemnisation pour forcer les chômeurs à accepter un emploi à n’importe quelle condition et ceux qui le peuvent à payer des assurances privées.
Assurances Retraites – Assurance chômage : vers un décembre rouge de luttes ?
La bataille pour la protection sociale dépasse le simple cadre de la lutte contre la casse de notre système de retraites solidaires. On le voit bien avec la mise à mort de l’Assurance chômage, ce que le patronat et son gouvernement souhaitent, c’est imposer un nouvel ordre de société, la casse complète de nos droits.
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Face à ces deux projets de société qui mettent fin à notre modèle de protection sociale et pour faire reculer le gouvernement, il n’y a qu’une solution, imposer notre rapport de force. La proximité des dates de la grève du 5 décembre et de la marche annuelle des chômeurs du 7 décembre peut et doit permettre une convergence naturelle pour permettre aux travailleurs, avec ou sans emplois, de riposter tous ensemble contre tous les projets de régression sociale du gouvernement.
Nous avons nos propres propositions à opposer aux plans et du projets du patronat. La Sécurité sociale intégrale fait ainsi partie des solutions CGT, traduisant en pratique l’ambition et la volonté de changer la société pour donner la priorité à ceux qui sont les réels (et seuls) producteurs de richesse de notre pays : les travailleurs.