La période agitée que nous vivons, marquée par de très nombreuses grèves, dans tous les secteurs et professions, est révélatrice et du rôle de l’Etat, et de la raison d’être des médias.
Ainsi, le gouvernement et l’Etat ont, logiquement, pris position durant cette période contre les travailleurs en lutte et en grève, contre la CGT. Cela n’est bien sur pas étonnant, mais constitue un énième rappel du caractère de classe de l’Etat qui n’est certainement pas neutre dans les conflits entre travailleurs et patrons.
De même, l’invisibilisation de nos luttes et grèves, la censure quasi totale qui règne dans les médias dès lors qu’il s’agit de parler concret, c’est à dire par exemple, salaires et conditions de travail, ne sont pas surprenantes. Elles n’en demeurent pas moins scandaleuses. Tout comme les tirs de barrages médiatiques et les fake news balancées sur les plateaux télés, sur les ondes des radios ou dans les colonnes de la presse écrite.
Cette désinformation organisée a été particulièrement vive et violente pendant la puissante grève des raffineurs et des pétrochimistes avec la reprise et la diffusion des éléments de langage du seul patronat.
Récemment, c’est la grève, massive, reconductible et simultanée sur plus de 15 sites et usines, à Sanofi qui fait les frais de ce choix politique et idéologique qui veut effacer la réalité, invisibiliser les travailleurs en lutte, et censurer le quotidien difficile de milliers de salariés.
Disons-le encore une fois : invisibiliser les grèves c’est invisibiliser la violence « ordinaire » subie par des salariés étranglés par l’explosion des prix, c’est aussi invisibiliser la violence de la répression, les gazages et coups de matraques. En un mot, c’est ajouter de la violence supplémentaire.
On le voit, à l’instar de l’Etat, la presse n’est pas neutre, ou objective. La « neutralité journalistique » est un mythe : à qui appartiennent 99% des médias ? Aux patrons ! Ou à l’Etat, lui-même au service du patronat.
Le droit à l’information doit être garanti. Rappelons que ces mêmes médias qui refusent de parler de nos luttes, ou pire les attaquent et dénigrent, sont (comme toutes les entreprises d’ailleurs) gavées et sur-gavées d’argent public, c’est à dire de notre argent via les subventions publiques.
Pour briser la censure médiatique, il faut d’une part continuer à exiger des comptes de la part des médias et journalistes. Et d’autre part, poursuivre le développement de notre presse ouvrière, au service exclusif des travailleurs et de leurs organisations CGT.