Front commun des syndicats de classe en Europe contre le coronavirus et les dangers pour les droits des travailleurs

« Nous n’accepterons pas de payer les conséquences des politiques conjointes de l’UE, des gouvernements et des grandes entreprises privées » : plusieurs syndicats européens ont présenté le 13 mars, dans une déclaration commune, un front uni face à la crise et les manipulations capitalistes.

Parmi les signataires de cette déclaration, on trouve notamment deux structures CGT importantes, la Fédération CGT Commerce et Services, l’Union départementales CGT du Val-de-Marne, ainsi que le PAME (Grèce), l’USB (Italie), le SLOGA (Serbie), le LAB (Espagne, Pays basque), le PEO (Chypre), l’Union des travailleurs migrants (Russie), le WZZ WALKA (Pologne).

« La crise du coronavirus démontre les conséquences tragiques […] des politiques qui ont traité la Santé comme un sujet de responsabilité individuelle et comme une source énorme de profit. », relèvent les syndicats, affirmant : « Les grandes politiques d’orientation de l’Union européenne qui ont démantelé les Sécurité sociales, la prévention et les services de santé au bénéfice des entreprises privées de santé et d’assurance privées sont des choix politiques qui ont des conséquences tragiques pour les peuples d’Europe. »

Pour les signataires, « Une des caractéristiques de la situation est que nombre d’entreprises privées n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger leurs employés. [Une autre caractéristique de la situation] est la recherche du profit dans l’industrie pharmaceutique. »

« Les mesures prises auront d’une part des conséquences financières, et le prix à payer sera réglé par les travailleurs : chômage, non-renouvellement des contrats, en particulier dans le secteur du tourisme. D’autre part, les employeurs, avec le soutien de gouvernements, ont l’opportunité d’imposer l’adoption de mesures anti travailleurs, comme la dérégulation du travail à domicile. », poursuit la déclaration.

Les syndicats de classe dénoncent en particulier « les gouvernements qui au lieu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé des gens, persécutent les syndicats et les syndicalistes qui défendent la santé des travailleurs, dénoncent l’état de services en sous-effectifs et les problèmes [récurrents] dans le système public de santé. »

Selon les syndicats, « les vies des travailleurs et leurs santés, ne peuvent pas être placées sous le critère du profit. Les travailleurs payent les conséquences de la crise, ils ne paieront pas les conséquences de la privatisation et de la destruction des systèmes publics de santé. ».

Enfin, ces organisations ouvrières d’Europe listent une série de revendications communes :

« Recrutement de médecins et d’infirmiers permanents dans les hôpitaux et les services

Équipement de tous les services publics avec les infrastructures nécessaires de désinfection et de protection sanitaire.

Les gouvernements ont la responsabilité de sécuriser les jours supplémentaires de congé, avec rémunération et prise en charge de l’assurance.

Pour les travailleurs malades, les employées forcés de ne pas se rendre au travail à cause des mesures préventives d’urgence, pour ceux qui doivent s’occuper d’un enfant malade ou d’un membre âgé de leur famille, pour ceux qui sont appelés à rester chez avec leurs enfants à cause des mesures préventives de fermeture des écoles :

  • Mettre un stop immédiat aux mesures de saisie ou de vente aux enchères des habitations, [mettre un stop] aux coupures d’eau et d’énergie
  • Apporter une attention particulière en direction des réfugiés, améliorer les conditions de vie et de travail des immigrants et de leurs familles. Mettre en place des infrastructures décentes et hygiéniques – pas des camps de concentration. Prise en charge complète et gratuite des soins. Prise en charge gratuite d’une alimentation de qualité.
  • Le coût global des mesures doit être pris en charge par les États et les différents grands groupes privés, et non pas par les travailleurs des secteurs publics et privés. »

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