La CGT des Bouches-du-Rhône répond par la lutte aux provocations du pouvoir

A quoi jouent les autorités avec la CGT des Bouches du Rhône ? En deux jours, deux responsables CGT de ce département auront été placés en garde à vue par les forces de l’ordre. Seule la mobilisation de l’UD CGT 13 et des organisations CGT, rapide, efficace et massive, aura permis la libération de ces deux camarades.

Mercredi, un responsable CGT de la centrale de Gardanne – site emblématique de la lutte sociale dans les Bouches du Rhône et du caractère interprofessionnel des mobilisations depuis de nombreuses années – était ainsi placé, par surprise, en garde à vue après s’être déplacé de bonne foi à une convocation à la gendarmerie. Le jour même, la CGT 13 obtenait sa libération après avoir envahi de manière simultanée la gare de Gardanne et la gare routière de Marseille

Le lendemain, moins de 24 heures après cette arrestation arbitraire et délibérément provocateur, la réaction vigoureuse de l’Union Départementale CGT face aux (vaines) tentatives de la police d’investir et perquisitionner le local syndical de la centrale de Gardanne permettait de faire reculer les forces de l’ordre.

Toutefois, en parallèle de ce rassemblement, un autre responsable CGT, des Services publics cette fois-ci, était lui aussi arrêté et placé en garde à vue. Le motif de cette interpellation laisse songeur : le camarade avait participé à une action pacifique devant le local de campagne d’un candidat LREM à Marseille. Devant cette nouvelle provocation, les militants de la CGT 13 ont bloqué le trafic ferroviaire de la cité phocéenne. Résultat, 30 minutes après, le responsable syndical était libéré.

On l’aura donc compris, dans ces deux cas de figure, c’est bien la solidarité de classe organisée par la CGT et mis en pratique par ses militants et ses structures qui aura fait reculer le pouvoir.

A noter également que de très nombreuses structures CGT partout en France ont exprimé leurs solidarités avec l’UD CGT 13. De même, la Fédération Syndicale Mondiale a publié un communiqué de soutien.

« En tant que mouvement syndical de classe, nous exigeons que les autorités de France arrêtent immédiatement tout moyen répressif et toute forme de criminalisation contre les travailleurs qui défendent leurs droits et s’opposent contre la casse de leurs retraites et système de sécurité sociale, en organisant des luttes majeures ces derniers mois. », déclare ainsi la FSM.

La réaction du secrétaire général de l’Union Départementale CGT 13

A bien des égards, la réaction (nécessaire) face à la répression porte toujours le risque de s’engager dans un cycle sans fin, sciemment mis en place par le pouvoir afin d’enrayer la construction de la grève. La seule solution, globale, est bien la mobilisation, la massification du mouvement au travers d’un processus clair de lutte avec un objectif affiché : le retrait de la réforme des retraites.

Interrogé au téléphone, Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD CGT 13, a explicité la situation locale : « Les actes de répression sont de plus en plus récurrents. Tous les ordres arrivent d’en haut et on se dit qu’ils ne maitrisent pas tout, ni les policiers ni le préfet, et que beaucoup de directives sont données soit par Castaner, soit directement par Edouard Philippe. Ils sont dans le brouillard complet. »

« En allant chercher les copains de la centrale, ils savaient très bien qu’ils touchaient à une lutte emblématique du département, à des camarades qui sont de toutes les luttes, et qui font toujours le lien entre ce qu’ils vivent sur le lieu de travail et le remodelage de notre modèle social. », poursuit le responsable de l’UD CGT 13.

Au-delà de la répression, pour Olivier Mateu, la mobilisation contre la réforme des retraites doit impérativement se poursuivre et s’amplifier. « On a un gros mois à gérer. C’est la même situation qu’entre Noël et le jour de l’An, sauf que c’est plus long et que les professions engagées de manière intense dans le combat ont été amenées à adapter leur rythme. », souligne-t-il notamment.

« Notre obligation, c’est de faire en sorte que les grèves se poursuivent, créer les contions qu’avec un nouveau souffle ça puisse repartir. Il faut tenir le cap d’une mobilisation des grévistes par semaine peut être jusqu’à mi-mars et repartir sur un nouveau « 5 décembre » en créant les conditions d’y aller de manière ordonnée, c’est-à-dire sur la base d’un calendrier interprofessionnel en partant des possibilités de chacun. », ajoute le responsable de l’UD CGT 13, avant d’affirmer : « C’est tout l’intérêt et la responsabilité de la confédération, avec le devoir de toutes nos organisations de s’engager dans ce plan. Le « tous ensemble » est essentiel, sinon chaque profession en tête à tête avec Macron ne pourra que perdre. Tous ensemble on peut les ruiner. »

Chacun l’aura donc bien compris, la mobilisation sociale doit se poursuivre et s’amplifier. La date du jeudi 20 février, et les journées de grèves et de mobilisation qui suivront, seront essentielles pour pérenniser le mouvement, et lui faire gagner en force, dynamisme et puissance.

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