Chaque samedi, Unité CGT publiera une série (non exhaustive) de brèves et dépêches sociales. Complémentaires de nos articles et posts sur les réseaux sociaux sur la guerre sociale en France, ces échos des luttes ne demandent qu’à être alimentée par les contributions de nos lecteurs et amis. N’hésitez pas à nous transmettre informations, communiqués, récits et témoignages des luttes sociales en cours !
SIEMENS – LE HAVRE
Siemens Energy France a annoncé le mardi 1er septembre la fermeture de l’unité de fabrication de compresseurs dans l’usine Dresser Rand du Havre. Le plan prévoit un redéploiement sur l’usine d’éoliennes de Siemens Gamesa, en construction sur le port du Havre, et la future centrale à gaz de Landivisiau.
Selon les syndicats de Dresser Rand au Havre, 265 salariés sont concernés par les suppressions de postes. « La direction communique sur des reclassements dans deux autres usines du groupe. Usines même pas construites. Quid des salariés à reclasser ? Aujourd’hui seulement cinq postes annoncés en reclassement à Siemens Gamesa le Havre », a notamment réagi la CGT Dresser-Rand le Havre.
Pour le syndicat CGT, « depuis des décennies […] nous étions un centre de profits et profitable. Depuis le rachat par Siemens, nous sommes devenus un centre de coûts, qui par de « l’optimisation fiscale » remonte l’entièreté des bénéfices à la Holding… ». « Aucun projet de nouveau modèle industriel n’a été mis en avant, ce qui fait penser à notre syndicat CGT Dresser-Rand Le Havre que ce plan de licenciements est connu depuis fort longtemps par la direction. », a dénoncé la CGT.
RATP – Région parisienne
Empêtrée dans un scandale de fichage illégal des agents et surprise par la combativité et la détermination des travailleurs de la RATP pendant la grève contre la réforme des retraites, la direction de la régie parisienne des transports s’acharne depuis des mois contre les militants cégétistes.
Après Ahmed Berrahal, délégué CGT du dépôt de Flandre qui s’était vu infliger deux mois sans salaire, la direction de la RATP a confirmé sa demande de licenciement contre Alexandre El Gamal, élu CGT du dépôt de bus de Vitry et secrétaire du CSE. Le motif évoqué est celui de « propos déplacés » et d’une « attitude agressive ». Des termes « complètement dénués de tout fondement factuels », selon un communiqué de la CGT RATP, la CGT Île-de-France, l’UD CGT 94 et la CGT RATP Bus.
Soulignons par ailleurs que la répression anti-CGT à la RATP s’inscrit également dans le contexte des luttes syndicales contre l’ouverture à la concurrence de la RATP Bus à horizon 2024.
PSA VALENCIENNES
La direction du site PSA de Valenciennes a confirmé, en CSE, le mercredi 2 septembre, l’arrêt du pack acier BE (boîte mécanique) en raison « d’une baisse de volume et de la nécessité de libérer de l’espace ». Les 180 salariés concernés seront prêtés ou mutés : 60 d’entre eux en interne, 110 à Hordain et 10 à Douvrin ou ailleurs en France comme à Caen, Charleville et Mulhouse.
« On demande à 120 salariés minimum de quitter le site, et s’ils n’acceptent pas, ils risquent de perdre leur emploi […] c’est scandaleux », a expliqué Cédric Brun, secrétaire du syndicat CGT de PSA Valenciennes, au micro de France 3. « La direction nous vend ça comme un plan de départs volontaires, nous on le dit clairement c’est un plan social qui ne dit pas son nom. », a affirmé le syndicaliste.
IBIS BATIGNOLLES
Le rassemblement organisé devant l’hôtel Ibis Batignolles a marqué la poursuite de la lutte du personnel de nettoyage au premier jour de réouverture de l’hôtel. Les travailleuses, en grève depuis près de 14 mois, avaient suspendu leur mouvement en mars juste avant le confinement et sont au chômage partiel jusqu’au 31 décembre.
L’Ibis Batignolles est le deuxième plus grand hôtel Ibis en France du groupe Accor avec plus de 700 chambres. Le nettoyage y est en grande partie sous-traité à un acteur majeur du secteur, STN Groupe. Les femmes de chambre, qui travaillent pour cette société, réclament leur intégration par l’Ibis Batignolles, ce que refuse le groupe Accor. Elles revendiquent également la diminution des cadences (nombre de chambres à l’heure), ainsi que le passage à plein temps des temps partiels, et des CDD en CDI.
« Comme aucune discussion n’est plus possible avec STN, qui se dit presque en faillite avec la crise du Covid-19, nous réclamons l’intégration des femmes de chambre par le groupe Accor », a déclaré Claude Lévy, responsable de la CGT des Hôtels de Prestige et Economiques (CGT-HPE) à l’Agence France Presse. « Les licenciements devraient être interdits dans l’hôtellerie, qui bénéficie à plein des aides de l’Etat », a ajouté le responsable syndical.
Pour le responsable CGT HPE, «la période est difficile pour les luttes, alors que les hôtels sont vides […] Mais il est inadmissible que ces chaînes licencient alors que leurs salariés sont payés par l’Etat ». Le syndicaliste a notamment rappelé les 1000 suppressions d’emplois annoncées par Accor dans le monde ainsi que «la fermeture du W Opéra, un 5 étoiles parisien membre du Groupe Marriott, avec 100 suppressions d’emplois, et 247 suppressions de postes dans les hôtels de l’UES Constellation (Hyatt Regency Paris Etoile, Martinez à Cannes, Hyatt Louvre)».