Dans un communiqué paru le mardi 2 juin, la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT appelle « ses syndicats, les travailleurs à cesser le travail dans toutes les entreprises » le 16 juin.
« Tous ensemble, les travailleurs doivent s’unir pour imposer une autre alternative à la guerre économique et au désastre social et écologique », déclare ainsi la CGT Chimie qui se joint à l’appel à la mobilisation le mardi 16 juin initié par le secteur de la Santé.
« Engager la bataille » pour notre avenir
« Le gouvernement Macron sort l’arrosoir à milliards pour les entreprises : après le secteur bancaire, les secteurs aéronautique et automobile voient arriver les milliards de fonds publics, dont le gouverneur de la Banque de France rappelle « qu’il faudra les rembourser » (entendez par les contribuables) », dénonce la CGT Chimie.
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Selon les syndicalistes, le patronat et le gouvernement veulent que les travailleurs payent la crise afin de « continuer de gaver les actionnaires pendant que les patrons décident la fermeture de sites et d’activités chez Renault, Airbus, ainsi que dans toute la chaîne de sous-traitants, en particulier dans les industries de la plasturgie, du caoutchouc, de la chimie »
Enjoignant « à ne plus attendre », la FNIC CGT a rappelé la nécessité de s’opposer, maintenant et tous ensemble, au rouleau compresseur d’un patronat qui n’a jamais confiné « sa » lutte des classes.
« Si nous voulons vivre dans une société où le personnel hospitalier continue de gagner cinq fois moins qu’un présentateur météo à la télévision, alors ne faisons rien. Restons confinés ! Contentons-nous d’applaudir aux balcons à 20h et laissons les locaux de la CGT fermés dans les entreprises, dans les départements et à Montreuil ! », a ainsi ironisé la CGT Chimie,
Pour la FNIC CGT, « si nous voulons que le monde de demain ressemble à une société de fraternité, d’égalité et de liberté, alors notre devoir est de nous engager dans la lutte. » « Nous devons dès à présent engager une bataille difficile, une bataille longue mais nécessaire : celle qui concerne notre avenir ! » affirme encore la déclaration.
Vers un 16 juin de lutte interprofessionnelle ?
Personnel de santé, caissiers, électriciens, éboueurs, fonctionnaires, ouvriers de la chimie, de la métallurgie, de l’agroalimentaire, cheminots et traminots, etc… tous ont démontré au cours de la crise que « seul le peuple sauvait le peuple ».
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L’appel à la grève de la FNIC CGT pour le 16 juin constitue un premier pas en direction d’une interprofessionalisation, possible et nécessaire, de la journée du 16 juin et de ses suites. Notons par ailleurs que l’UD CGT du Nord a également appelé à la mobilisation le 16 juin. Nul doute que d’autres fédérations, UD ou UL appelleront également à un 16 juin déconfiné et interpro. Il va sans dire que la confédéralisation de cette journée est également nécessaire.
La défense de l’emploi, de la protection sociale, de l’industrie, l’exigence d’une protection sanitaire maximale, de l’augmentation des salaires, de la réduction et du partage du temps de travail et des richesses créées sont en effet des revendications communes aux travailleurs, quel que soit le secteur, la branche professionnelle ou l’entreprise.
La seule sortie passe en conséquence par une lutte interprofessionnelle, qui mêle (et n’oppose donc pas) les revendications immédiates et le changement de société. Un mouvement social élargi, national et interprofessionnel, confédéralisé autour d’axes revendicatifs communs est nécessaire pour espérer renverser le cours des choses et imposer nos choix de classe à un pouvoir en roue libre.