Le 11 juillet dernier, près de 200 salariés de Conforama, emmenés par la CGT, envahissait le CCE pour interpeller leur direction face aux annonces de suppressions de postes prévues.
Après Auchan, Castorama, Carrefour ou Tati, c’est l’enseigne Conforama (3ème enseigne de mobilier en France, fondé en 1967) qui a annoncé des milliers de suppressions d’emplois en France. Le plan prévu par la direction est hallucinant : fermeture de 32 magasins en France et suppression de 1900 postes, soit environ 21% de l’effectif total ! Une saignée…
Le prétexte ? La « concurrence de la digitalisation et des offres internet low cost ». Un véritable leurre quand on sait que 15% seulement des meubles vendus en France le sont sur internet et que Conforama a touché plus de 63 millions d’Euros de l’Etat au titre du CICE. Rappelons que cette somme avait été versée contre la promesse de développer et maintenir l’emploi !
La décision de Conforma est particulièrement cynique quand on sait que le groupe multinational Steinhoff, propriétaire de Conforama, est dans une tourmente juridico-financière depuis 3 ans, accusé d’irrégularités comptables pour avoir dissimulé des pertes de plusieurs milliards de dollars, en spéculant sur les marchés. D’ailleurs, la très sélect agence de notation Moody’s a fait dégringoler l’an dernier la note du groupe Steinhoff, pour la placer dans l’infamante catégorie des « investissements très spéculatifs ».
Le choix de Moody’s a provoqué des réactions en chaîne dans toutes les enseignes du groupe, sommées de renvoyer du cash pour sauver les actionnaires et la banque ! La nouvelle direction de Conforama avait donc pour mission de présenter un plan de restructuration très lourd, une véritable purge, afin d’en préparer la cession, la liquidation pure et simple, lors du CCE du 11 juillet opportunément délocalisé dans un hôtel à Torcy en Seine et Marne.
La CGT organise la riposte contre la direction de Conforama
Passé le choc des annonces de presse et de la pédagogie patronale de résignation, la Fédération CGT du Commerce et des services a appelé les salariés de Confo à se mobiliser, et à venir en nombre au CCE pour interpeller la direction, appliquant les principes du syndicalisme de lutte de classe et en organisant une riposte immédiate et capable de marquer l’esprit du patron.
Soutenus par la CGT, des salariés sont ainsi venus de toute la France pour demander des explications au patron : ils ont trouvé des vigiles, des gardes du corps, des portes closes et une direction méprisante qui refusait de se justifier ou d’entendre leurs revendications.
Effrayée par la réaction syndicale, la direction a alors essayé de brouiller les pistes en détournant le sujet vers le terrain judiciaire en accusant la CGT de « violences ». Un dépôt de plainte a été effectuée, et à l’instar des cas Goodyear, EDF, PSA et tant d’autres, le gouvernement a immédiatement volé au secours du patronat, convoquant Amar Lagha tel un voyou pour intimider les salariés.
Sans être surprenante, cette répression est particulièrement scandaleuse, quand on sait que le gouvernement ne trouve rien à redire lorsque des enseignes très gourmande en argent public licencient des milliers de travailleurs, mais active l’appareil de répression d’Etat contre les travailleurs organisés et leurs délégués à la moindre plainte patronale !
Quelle preuve voudrions-nous de plus pour démontrer que c’est l’appareil d’Etat tout entier, quel que soit le gouvernement, qui est au service de la classe capitaliste contre le monde du travail ?
Quand on attaque la CGT, c’est toute la CGT qui doit répondre présent
Le 2 septembre, près de 250 militants de la CGT Commerce étaient réunis devant le commissariat de Noisiel, dans le 77, pour soutenir leur Secrétaire général convoqué tel un bandit pour avoir défendu les salariés de Conforama.
De nombreux secrétaires d’Union Départementales CGT (77, 13, 94) et de Fédérations CGT (Verres/douanes/organismes sociaux) étaient présents pour soutenir Amar Lagha, pour exprimer leur rejet de l’intimidation patronale et policière antisyndicale et rappeler que « quand un militant CGT est attaqué, c’est toute la CGT qui est attaquée et c’est toute la CGT qui répond ! »
Il est à noter que l’émotion devant cette convocation a dépassé nos frontières, car la Fédération CGT du Commerce et des services étant adhérente de la Fédération Syndicale Mondiale, des motions de solidarité sont venus de nombreux pays (Grèce, Chypre, Turquie, Italie…).
Des rassemblements de soutien de salariés du commerce à l’étranger ont eu lieu devant des magasins et des ambassades de France, comme à Athènes et à Istanbul !
Bravo à l’action de la Fédération CGT du Commerce, pour la défense des salariés de Conforama et des autres enseignes : toute la CGT doit faire bloc autour d’Amar contre la répression envers les militants de lutte de classe !