La grève des contrôleurs paralyse la SNCF

> La grève des contrôleurs paralyse la SNCF <

> Un TGV sur deux en circulation à partir de vendredi.

> La grève pour les salaires et les conditions de travail fait écho aux réalités vécus par beaucoup, pas seulement à la SNCF, et peut faire tache d’huile et déborder sur d’autres métiers des chemins de fer.

 « 4 millions de Français » impactés par la grève à venir dans la SNCF. La direction du groupe refuse de répondre aux revendications centrales des travailleurs du rail tandis que le gouvernement multiplie des coups de mentons par médias interposés.

Le PDG de la SNCF se répand ainsi dans la presse, le ministre des Transports se dit surpris, compte tenu des “augmentations de salaires qui fait envie à beaucoup de Français”, le Premier ministre a déploré « une forme d’habitude, à chaque vacances qui arrivent, d’avoir l’annonce d’un mouvement de grève » des cheminots.

« La grève est un droit », mais « travailler est un devoir », a ajouté Gabriel Attal. Un représentant de la majorité tance sur les plateaux télévisés « usage excessif du droit de grève ». Comme souvent, le mépris de classe et la haine du travailleur resurgissent. Il est vrai qu’un TGV sur deux seulement circulera pour ce week-end…

Le gouvernement, ses ministres et porte-paroles d’Emmanuel Macron, le PDG de la SNCF – qui a largement de quoi satisfaire les exigences légitimes des travailleurs en grève – ont beau jeu de ressortir la machine médiatique à calomnies et menaces. Tous savaient que la fin de non-recevoir entrainerait le rapport de force.

 « En tant que militant ouvrier, militant CGT, le message qu’on veut envoyer aux travailleurs des chemins de fer, c’est que cette situation que nous on vit les cheminots, elle n’est pas différente de celles vécues par l’ensemble des salariés de ce pays, si vous voulez voir les profits augmenter et ne pas en voir la couleur, continuez, allez au travail et ne faites rien. Si au contraire, vous voulez avoir la même chose que nous, faites comme nous, on se bagarre. Si on lutte tous ensemble, on gagnera. C’est ça le message qu’on veut enverra évidemment aux chemins de fer, mais aussi à l’ensemble des salariés de manière générale. », a rappelé Axel Person, secrétaire général du syndicat cheminot CGT Trappes et Rambouillet, sur le plateau de BFM TV.

La grève des contrôleurs, très massive, est une grève pour les salaires et les conditions de travail qui s’explique notamment par la non-application par la Direction des accords signés fin 2022 lors d’un précédent mouvement de contestation. Cet accord entérinait notamment la création d’une « ligne métier ASCT » (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, et de 200 emplois supplémentaires. Il prévoyait aussi l’augmentation de la prime spécifique de travail des contrôleurs de 600 à 720 euros bruts annuel.

Les contrôleurs exigent donc l’application de l’accord et le recrutement de personnels, pour atteindre deux contrôleurs par train. La question d’une meilleure prise en compte de la fin de carrière, notamment en termes de pénibilité, est aussi au cœur du conflit.

De plus, et à l’image du vécu de centaines de milliers de travailleurs dans de nombreux secteurs économiques, les contrôleurs, et plus largement les cheminots dans leur ensemble, perçoivent – car ils sont les premiers concernés – la dégradation continue des conditions de travail, grignotées années après années, pour nourrir les actionnaires, par des économies de bout de chandelle qui durcissent encore plus l’exploitation et la pénibilité.

Salaires, conditions de travail : ce mouvement qui touche à des réalités communes à des millions de salariés, pourrait déborder du simple métier de contrôleur. Le responsable CGT cité plus haut a d’ailleurs explicité « On encourage les contrôleurs, mais aussi l’ensemble des cheminots à prendre exemple sur les contrôleurs, à faire de même », construire la lutte, engager le rapport de force.