La Fédération CGT des Services publics a déposé un préavis de grève couvrant la période du 1er au 30 avril « pour l’ensemble des agents de la Fonction publique territoriale et pour les salariés relevant de la partie privée [du] champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social). »
Dans un article particulièrement révélateur du mépris de classe des journaux bourgeois, Le Parisien s’étonne de ce préavis de grève malgré la « multiplication des appels à l’union nationale ». Le secrétaire d’Etat à la fonction publique, Olivier Dussopt feint de son côté la surprise, ment éhontément en affirmant que « toutes les fédérations syndicales ont suspendu les préavis de grève en cours ou ont renoncé à déposer un nouveau préavis pour le mois d’avril ».
Forte de ses 85 000 syndiqués, la Fédération CGT des Services publics dénonce dans son communiqué les « mesures antisociales » prises par le gouvernement à coup d’ordonnances-scélérates au nom de l’urgence sanitaire.
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« Le gouvernement découvre que les agents de la Fonction publique, mise à mal par vos politiques d’austérité dénoncées par la Fédération CGT des Services publics depuis des années, sont essentiels. », ironise le syndicat, avant de dénoncer des « préoccupations et intérêts de l’état et des Capitalistes. » qui privilégie les stocks de matériel de guerre ou anti-manifestant au détriment des masques de protection, gel hydroalcoolique et tests médicaux.
La Fédération CGT des Services propose également une série de mesures pour répondre aux urgences sociales, sanitaires et économiques :
« L’arrêt de tous les services non-essentiels à la continuité de la nation et la mise en autorisation spéciale d’absence des agents avec maintien intégral de traitement et des primes. »
« La mise à disposition immédiate de moyens de protection des agents en première ligne dans les collectivités, assurant les services essentiels et indispensables envers la population. »
« La sauvegarde et le développement de notre système de protection sociale et de retraite, et le retrait du projet de système par points voulu par le gouvernement »
« L’abrogation de la loi dite de « transformation de la Fonction publique »
« Le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques, dont le droit constitutionnel de grève. »
« Le dégel immédiat du point d’indice de la Fonction publique et l’augmentation des salaires du public et du privé sur la base du SMIC à 1 800 €, des pensions et des minimas sociaux. »
« L’arrêt des suppressions de postes et fermetures des services publics, la réouverture de services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populations dans une organisation équilibrée et écologiquement responsable des territoires, le réengagement financier de l’État dans le financement des services publics. »
« Le recrutement massif d’emplois statutaires et l’ouverture des postes nécessaires ; »
« L’arrêt de tout processus d’augmentation du temps de travail et sa réduction à 32h par semaine ; »
« Le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune et une contribution accrue du capital au financement des services publics ; »
« Le respect plein et entier de la démocratie sociale, du syndicalisme, de son rôle de représentation des agents et de ses moyens de fonctionnement et d’intervention (Comité Technique et CHSCT). »