L’incinérateur d’Ivry, le plus grand d’Europe, a été occupé pendant plus de 24h par plusieurs centaines de personnes au cours d’une action interpro impulsée par la CGT avec les grévistes du site. La déchetterie a été brutalement débloquée par la police, traduisant la peur du pouvoir face au risque de l’effet domino.
Dans un communiqué paru le 15 janvier, la Fédération CGT des Services Publics a dénoncé la violente intervention policière contre les grévistes mobilisés au centre de traitement des déchets d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.
« Ce matin, les salarié.e.s, les citoyen.ne.s, les élu.e.s, venu.e.s exprimer leur soutien aux agents de la TIRU d’Ivry-sur-Seine, aux éboueurs et égoutiers en grève, ont violemment été expulsé.e.s par les forces de l’ordre. », explique notamment la CGT, précisant : « Le maire d’Ivry-sur-Seine a été agressé et gazé, des grévistes arrêtés ».
« Une démonstration et un usage de la force disproportionnés, outre les violences physiques, les grilles de l’établissement ont été détruites ! » ajoute encore le communiqué.
Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, le gouvernement a visiblement très peur des blocages de l’économie et d’un possible – et nécessaire – effet domino. Sinon, comment expliquer la violence policière qui se déchaine chaque matin contre les piquets des grévistes ?
Investie par plus de 400 grévistes le 14 janvier, la TIRU d’Ivry-sur-Seine, le plus grand incinérateur d’Europe, a ainsi été débloquée brutalement dans la matinée du 15 janvier après plus de 24h de blocage et d’occupation.
Qu’il s’agisse des dépôts RATP ou plus récemment de l’incinérateur d’Ivry, les chiens de garde du pouvoir sont ainsi systématiquement envoyés en mission déblocage express. Pourtant, et à l’instar des grévistes de la RATP, ce sont bien les travailleurs de la déchetterie, en grève reconductible depuis le 5 décembre, et la CGT du centre de traitement qui avaient acté le blocus continu sur leur lieu de travail.
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Il faut dire que ce type d’action de perturbation économique, et de réappropriation du lieu de travail, a de quoi faire craindre au pouvoir un effet tache d’huile. Rappelons ici que jusqu’à présent les interventions policières non en rien entamé la détermination des travailleurs en lutte.
Comme le rappelait l’Union départementale CGT 94 qui participait et impulsait, notamment avec d’autres syndicats CGT, l’action interprofessionnelle, le TIRU collecte et brûle les déchets de 12 arrondissements de Paris et de 13 villes de l’agglomération parisienne, soit de plus de 1,5 million d’habitants.
L’action interpro exemplaire menée avec les grévistes de l’incinérateur, des enseignants, des étudiants, des assistantes sociales, des cheminots, des agent RATP, des, salariés d’EDF, ENEDIS et GRDF sur le TIRU appelle d’autres actions similaires. Comme le rappelait une banderole hissée sur les grilles fermées et soudées par les grévistes, « Macron nous traite comme des déchets, on ira jusqu’au retrait ».