LA FRANCE EN GRÈVE
Marches des Solidarités ; Grèves dans les industries métallurgiques et pétrolières, à ArcelorMittal, et à Trapil ; Grèves des contrôleurs aériens, des traminots du RER B, des agents de la Sécurité Sociale, des ouvriers des industries portuaires… Quelques illustrations de la lutte des classes en France.
La grève continue à ArcelorMittal !
Épicentre d’un puissant mouvement de luttes pour les salaires, le site ArcelorMittal France (AMF) de Dunkerque est toujours en grève. « La direction […] joue le mépris et le pourrissement depuis le début », cingle Gaetan Lecocq, secrétaire général du syndicat CGT AMF Dunkerque. Ce dernier interpelle les services de l’Etat et le gouvernement et ajoute : « A l’heure actuelle des usines à froid d’AMF vont tout simplement s’arrêter par manque de métal suite aux grèves de Dunkerque. Nous ne sommes plus simplement sur une question salariale, les salariés ont atteint un point de non-retour, face à un groupe qui les méprise. »
Depuis deux semaines, les travailleurs du groupe ArcelorMittal multiplient les débrayages sur différents site. « Les salariés de la production, qui répondent le plus aux appels de la CGT, ont débrayé à Dunkerque, Mardyck [ndlr : banlieue de Dunkerque] à Florange (Moselle), à Montataire (Oise), à Basse-Indre (Loire), à Mouzon (Ardennes) à Desvres (Nord) ou encore au siège, à Saint-Denis », liste Philippe Verbeke, CGT ArcelorMittal et coordinateur national CGT pour la sidérurgie.
Lire aussi : Décryptage de la nouvelle Convention nationale de la Métallurgie
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La Sécurité Sociale en grève le 19 décembre !
Les travailleurs et agents de la Sécurité Sociale sont en grève le 19 décembre, jour de la première Réunion Plénière Nationale sur les Salaires 2024, pour exiger et le respect, et l’augmentation réclament une augmentation significative de la valeur du point au 1er janvier 2023 face à l’explosion de la vie chère.
Avec les syndicats, les agents exigent également des enveloppes budgétaires spécifiques pour la revalorisation des coefficients, la reconnaissance des compétences et le déroulement de carrière. Ils demandent également le relèvement de la part employeur à 60 % dans le financement de la complémentaire santé.
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Marches des Solidarités partout en France le 18 décembre !
Si le projet de loi immigration est pour le moment circonvenu à des tractations politiciennes, des rassemblements ont été organisés partout en France à l’occasion des marches des Solidarité.
« Il faut renforcer toutes les mobilisations d’ores-et-déjà annoncées et en organiser d’autres », soulignent les organisateurs de la Marche des solidarités. « D’un rassemblement à Romans-sur-Isère à un autre au col d’Espeguy à la frontière entre la France et l’Espagne, d’une marche aux flambeaux à un blocage de lycée ou une grève, de Marseille à Brest, en passant par Paris, Lyon, Rennes, Nantes ou Le Havre, partout où c’est possible, par notre nombre et notre détermination, faisons vivre la Solidarité et battons-nous pour l’égalité des droits de toutes et tous ! Toutes et tous dans la rue lundi 18 décembre. »
En Ile de France, les dernières semaines ont été marquées par la mobilisation, par la grève, de centaines de travailleurs sans papiers, une grève coordonnée et organisée avec la CGT.
Lire aussi notre article sur la grève des travailleurs sans papiers
Rappelons également que ce 18 décembre est la journée mondiale des migrants. Pour la Fédération Syndicale Mondiale, « les guerres impérialistes, l’exploitation des pays sous-développés ainsi que la crise environnementale créent des millions de réfugiés et d’immigrés ; Des travailleurs qui, dans de nombreux cas, sont plus vulnérables face à l’exploitation des employeurs et aux conditions de travail dangereuses et non réglementées. En même temps, il est clair que les grands flux d’immigrants de ces dernières années sont instrumentalisés par les forces nationalistes et néo-fascistes, afin de renforcer la xénophobie et le racisme.
Le mouvement syndical de classe poursuivra et renforcera la lutte pour la protection et les droits des travailleurs migrants. La FSM, à l’occasion de la Journée internationale des migrants 2023, réaffirme ses revendications :
– Un travail avec des droits pour les travailleurs migrants
– Des logements sûrs et adéquats pour eux et leurs familles
– L’accès de tous les migrants et de leurs familles à des soins de santé et à une éducation gratuits et publics.
Enfin, la FSM souligne que le mouvement syndical de classe poursuivra sa lutte organisée et militante jusqu’à ce qu’il élimine toutes les raisons qui poussent les migrants à quitter leur pays. »
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Droits / Grève des contrôleurs aériens ; grève dans le RER parisien
Les contrôleurs aériens étaient en grève lundi contre une proposition de loi de service minimum. Ce texte les obligerait à se déclarer gréviste ou non quarante-huit heures à l’avance. Critiquée comme contrevenant au droit de grève constitutionnel, cette proposition de loi est un nouvel dispositif pour intimider, prévenir les grèves.
Dans un tract, l’USAC-CGT, troisième syndicat des aiguilleurs du ciel, a appelé à débrayer «pour défendre notre maillage territorial et notre service minimum». Le syndicat pointe un projet de réorganisation du contrôle aérien, qui prévoit «le déclassement de plus d’une dizaine d’aéroports, dont Brest-Guipavas, sur lequel les services du contrôle aérien seront fortement réduits». «L’impact social sera énorme», estime le syndicat dans un communiqué.
« Un train sur deux » circule « en moyenne » : la grève « localisée » sur le RER B (près d’un million de passager) à totalement paralysé l’ensemble de la ligne le 18 décembre. Trois syndicats (La base, CGT et FO) avaient lancé le 1er décembre un appel à la grève pour ce lundi 18 décembre, dénonçant l’« injustice flagrante » d’une procédure disciplinaire contre un conducteur de RER.
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Grève victorieuse chez Trapil : face à des propositions de hausses salariales largement insuffisantes, les travailleurs en grève avec la CGT ont obtenu satisfaction.
« On veut une hausse à la hauteur de l’inflation », expliquait la CGT qui comptait « plus de 200 grévistes en France », dont « plusieurs dizaines » dans les Bouches-du-Rhône, notamment sur les sites de Port-de-Bouc et de Fos-sur-Mer, avec des piquets de grève.
Le groupe Trapil est une société privatisée en 1995 (avec notamment comme principaux actionnaire les groupes pétroliers Total et Esso) qui exploite les pipelines (stratégiques) et selon laquelle « 55 % de la consommation française d’hydrocarbures passe dans nos pipelines ».
Les travailleurs de Trapil, jouent donc un rôle essentiel dans les flux et échanges d’hydrocarbures. Leur action sur l’activité, notamment par la grève, a, en cascade, des conséquences immédiates sur l’ensemble de l’industrie pétrolière et pétrochimique.
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Casino : Manifestation à Saint-Etienne pour défendre l’emploi
Plus de 2 000 personnes ont manifesté le dimanche 17 septembre à Saint-Étienne à l’appel de l’intersyndicale de Casino pour défendre le maintien des emplois.
Selon des éléments publiés par franceinfo le 18 décembre, plus de trois-cents hypermarchés et supermarchés Casino vont être rachetés par le groupe Intermarché allié à Auchan.
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Les ouvriers des ports et docks contre l’application de la réforme des retraites
Nouvelle journée de grève totale sur l’ensemble des ports et docks de France ce 14 décembre. Des manifestations et rassemblements des ouvriers des ports et docks ont également été organisés.
A Lorient, Bayonne, Marseille, Fos-sur-Mer, Calais… dès 3h du matin, les dockers et agents portuaires ont fait entendre leurs déterminations contre l’application de la réforme des retraites, à l’appel de la Fédération nationale CGT des ports et docks.
Les embarquements vers la Grande-Bretagne depuis le port de Calais, dans le Pas-de-Calais, ont par exemple été paralysés. Les autorités du port ont précisé à l’AFP que la grève entrainait un congestionnement « énorme ».