LOI TRAVAIL XXL EN GRECE

Les travailleurs de Grèce, avec le syndicat de classe PAME, sont sur le sentier de la guerre sociale face au gouvernement grec qui souhaite imposer un nouveau projet de régression sociale. L’appel à la grève générale le jeudi 21 septembre est désormais sur toutes les lèvres.

Il faut dire que la nouvelle batterie prévue de mesures antisociales est la poursuite du détricotage du droit de travail, déjà largement entamé par les gouvernements (Parti Socialiste, Syriza, Parti conservateur) qui se succèdent à la tête du pays depuis plus de 10 ans.

Le gouvernement conservateur prévoit ainsi de supprimer l’encadrement juridique de la semaine de travail de 5 jours et permet d’imposer un 6e jour de travail aux salariés et employés. La nouvelle loi prévoit la mise en œuvre d’un système d’aménagement flexible du temps de travail basé sur un accord individuel employeur-employé ; en clair, le patron pourra imposer, avec la menace du licenciement, 10h de travail supplémentaires et non payées.

De plus, le Premier ministre grec entend introduire via cette nouvelle loi anti-ouvrière des contrats « zéro heures ». Une nouveauté en Grèce. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un système 2.0 de coolies (système d’esclavagisme/travail forcé colonial britannique). Ces contrats ultra-précaires imposeront à ces travailleurs d’être rattachés à une entreprise pour laquelle ils ne travailleront que quelques heures par ci et par là, véritables ressources humaines d’ajustement de la production au bon vouloir du patron et de ses carnets de commandes.

Au nom de l’inflation et du mensonge « travailler plus pour gagner plus », le projet de loi prévoit également de légaliser jusqu’à 13h de travail par jour et par ouvrier. Et ce, au mépris de la réduction historique du temps de travail que rendent possibles et nécessaires le développement des technologies, au mépris de la classe ouvrière usée et surexploitée, au mépris des travailleurs massacrés par les conditions de travail.

Enfin, et parce que tout est lié, le pouvoir s’attaque – une fois de plus – à l’autodéfense ouvrière et aux syndicats, principalement le PAME,  en cherchant à limiter drastiquement l’exercice du droit de grève et de la revendication/action syndicale. L’objectif du gouvernement est de terroriser les syndicalistes de classe, la classe ouvrière, l’ensemble des travailleurs.

Las, les autorités grecques font déjà face, comme nous l’écrivions plus haut, à l’appel à la lutte des organisations ouvrières grecques. Le Parti communiste de Grèce (KKE) a ainsi condamné le projet de loi et appelé les travailleurs «à se mettre en état d’alerte pour une riposte militante afin d’empêcher que cette monstruosité de projet de loi ne soit soumise au parlement».

Dans une déclaration, le syndicat de classe PAME, a appelé à la grève générale et rappelé que « Sous le slogan « Leurs profits ou nos vies », les travailleurs ont déclaré leur décision de ne pas permettre que leur propre vie soit détruite, de ne pas être écrasée au travail, de ne pas être écrasée sous le talon de fer des lois du profit et de l’exploitation. »

« Travailleurs, n’acceptez pas l’esclavage moderne, vous pouvez abolir les lois et les patrons », a encore déclaré le PAME.

Solidarité avec la lutte des travailleurs de Grèce ! Solidarité avec le syndicat de classe PAME !