Guerre à la guerre ! Solidarité avec le Front Ouvrier d’Ukraine et les déserteurs !
Nous apportons notre pleine et entière solidarité avec nos camarades du Front Ouvrier d’Ukraine, mobilisés contre la guerre impérialiste et qui font face à la Terreur d’Etat.
La guerre impérialiste se poursuit en Ukraine, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé le 6 février que les premiers avions de chasse de type Mirage 2000 avaient été livrés à l’Ukraine. Le carnage entre deux anciens peuples frères, sponsorisé par les grandes puissances impérialistes, continue.
Pourtant, si les médias français relaient les fake news et autres bourrages de crâne en provenance des lignes de fronts, ces mêmes organes de presse se font discrets sur la question de l’ampleur de la désertion en Ukraine, un phénomène en réalité massif.
Récemment, la désertion d’une partie considérable des soldats de la brigade Anne de Kiev, formés en France à l’initiative du président Macron, a créé un scandale, étouffé en France, qui secoue les autorités politiques et militaires en Ukraine. 1700 soldats de cette brigade ont déserté en masse le 5 janvier 2025, avant même d’atteindre le champ de bataille.
Cet événement n’est pas un cas isolé. La désertion est « systémique pour d’autres brigades » en Ukraine, a déclaré à l’AFP, le général Mykhaïlo Drapatiy, chef des forces terrestres ukrainiennes. Plus de 100 000 soldats ont été inculpés en vertu des lois ukrainiennes sur la désertion depuis l’engagement des forces militaires russes en Ukraine en février 2022. En 2024, l’Ukraine a ouvert 60 000 dossiers de désertion, soit deux fois plus qu’au cours des deux années de guerre précédentes.
Cette opposition, de fait, à la guerre embarrasse le gouvernement ukrainien ainsi que ses alliés et met à mal la propagande occidental sur le conflit en Ukraine.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu, il y a quelques jours, une opération « spéciale » sécuritaire XXL des autorités ukrainiennes. Le SBU, la police spéciale, a en effet procédé, dans les régions de Kiev, Dnipro, Odessa, Poltava et Kharkiv, à l’arrestation musclée de militants présumés du RFU, Front Ouvrier d’Ukraine.
« Quels que soient les oligarques qui gagneront cette guerre, la classe ouvrière n’a en tout cas rien à y gagner. », expliquait le Front Ouvrier d’Ukraine dès la fin février 2022 après l’engagement des forces russes sur le sol ukrainien. Cette organisation de travailleurs communistes et internationaliste est accusée par le pouvoir ukrainien d’avoir engagé l’organisation d’un refus collectif de participer aux combats, à s’organiser en « comités de soldats », à refuser la conscription, à ne pas exécuter les ordres du commandement et à déserter.
Bien entendu, cette répression contre les forces opposées à la guerre n’est pas la première du genre. En mars 2022, une dizaine de partis politiques de gauche avaient déjà été interdits, le Parti Communiste a quant à lui été interdit dès le coup d’Etat à Kiev en 2014.
La répression et la Terreur d’Etat ne briseront pas la volonté de Paix et de Justice. Les soldats ukrainiens (et russes) ont raison de déserter et de s’organiser. C’est là d’ailleurs la seule voie pour bloquer la machine à tuer, renverser la table, imposer une société de paix et de fraternité débarrassée du « capitalisme qui porte en lui la guerre comme l’orage la nuée ».
Comme le rappelle l’Internationale :
« Les Rois nous saoûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux. »