Livraison de chars à l’Ukraine : en marche vers une guerre ouverte à la Russie
Les médias dominants s’accordent pour célébrer la décision des pays « occidentaux » de livrer à l’Ukraine des chars de combat et des blindés lourds. Pour eux, comme pour les capitalistes qui les possèdent, la guerre est une fatalité. Aucune politique de paix ne serait envisageable tant que l’un des deux belligérants ne serait totalement défait militairement. Les travailleuses et travailleurs d’Europe ont déjà été confrontés à ces discours bellicistes qui ne bénéficient qu’à ceux qui tirent profit de la guerre, qu’ils soient français, anglais, allemands, étasuniens, russes ou ukrainiens.
La Grande-Bretagne a ouvert le bal, en annonçant le 14 janvier son intention de fournir 14 de ses chars Challenger à l’Ukraine. Alex Chalk, secrétaire d’État britannique à la Défense, a fait savoir que les Challenger seraient livrés à l’Ukraine au début du printemps. Sous pression de la Pologne, de la Lituanie et de la Finlande qui souhaitaient emboîter le pas au gouvernement britannique, l’Allemagne a annoncé le 25 janvier la livraison, dans les mêmes délais, de 14 chars Léopards au gouvernement ukrainien. L’Allemagne a parallèlement donné son accord à la réexportation de ses chars en Ukraine. Les États-Unis, ont immédiatement suivis en promettant 31 chars Abrams.
De quoi parle-t-on ? Le char Challenger 2 est équipé d’un canon rayé de 120 millimètres, tirant à la fois des munitions « de pénétration à longue tige et des munitions explosives. Le char Léopard 2 est équipé canon lisse Rh-120 L44 de 120 mm et pourvu de deux mitrailleuses de 7,62 mm. Enfin le char Abrams est équipé comme son équivalent européen d’un canon de 120 millimètres et bénéfice de différents systèmes de sécurité destinés à protéger l’équipage des munitions explosives.
Ce que ces livraisons annoncent c’est la possibilité d’une vaste opération militaire Ukraine/OTAN au printemps contre la Russie. Le gouvernement russe a d’ailleurs réagit en affirmant que les pays qui livreraient ces chars ne pourraient plus invoquer l’argument d’arme défensive.
Alors qu’il y a à peine dix mois, certains politique et journalistes feignaient naïvement de se demander si une mitrailleuse était ou non une arme défensive, nous ne pouvons que constater qu’une fois que le mécanisme militariste est enclenché, il n’y a plus de limite. Munitions, missiles antichars, obusiers, véhicules blindés… la liste chronologique des catégories d’armement livrées à l’Ukraine dévoile cette fuite en avant des pays membres de l’OTAN.
Rappelons que l’Assemblée nationale française a voté le 30 novembre une résolution validant un fond de 100 millions d’euros supplémentaires pour l’achat de matériel militaire en faveur de l’Ukraine tout en affirmant que l’OTAN joue un rôle fondamental dans la protection du continent européen.
L’escalade à laquelle nous assistons – avec la livraison de ces chars – est une menace pour la paix en Europe et nous rapproche dangereusement d’un état de guerre ouverte entre la Russie et l’OTAN. Les travailleuses et travailleurs français, anglais, allemands, étasuniens, russes ou ukrainiens n’ont rien à y gagner.
Rappelons que le peuple français n’a été consulté ni sur les livraisons d’armes ni sur la place de la France dans cette organisation guerrière – l’OTAN – qui menace chaque jour davantage notre sécurité collective.
La lutte pour la paix en Ukraine et dans le monde, pour la désescalade militaire est inséparable de nos luttes, en France, pour le progrès social. Ces livraisons d’armes doivent cesser immédiatement. Pas un euro, pas un soldat, pas une seule arme pour les guerres impérialistes ! Sortons de l’OTAN !