AIR LIQUIDE : GRÉVE ET SOLIDARITÉ CONTRE LE MASSACRE SOCIAL

Grève et solidarité contre le massacre social à Air Liquide

Le groupe Air Liquide, grand groupe industriel français spécialisé dans les gaz industriels et des technologies et services pour l’industrie et la santé, entend poursuivre son très brutal plan de restructuration, dénommé Ergon, de son activité Santé à domicile France qui se matérialise par le démembrement de sa filiale Pharmadom (Orkyn, LVL, Réseau 5A).

Pour rappel, près de 4 300 salariés du secteur de la santé s’occupent de plusieurs centaines de milliers de patients dans l’hexagone. Les salariés de ce secteur, à l’instar des travailleurs d’autres professions, se sont retrouvés en « première ligne » lors de la pandémie.

Comme le rappelle la FNIC CGT dans un communiqué, avec cette restructuration préparée par le groupe Air Liquide, « ce sont 1038 salariés, sur les 2439 (47% de l’effectif), qui vont perdre leur emploi, 1038 familles qu’Air Liquide va mettre en difficulté, pour pouvoir faire plus de profits. » Pourtant, la branche Santé du groupe Air Liquide a réalisé près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2022, et de 402 millions d’euros pour les entités constituant Pharmadom.

« En supprimant 1038 emplois dans un tel plan antisocial, la direction d’Air Liquide met en danger l’ensemble des patients qui sont tributaires de la santé et du maintien à domicile. », ajoute la FNIC CGT qui met en garde : « En cas de problème ou d’accident grave pouvant arriver à un patient à la suite de cette restructuration, Air Liquide devra répondre de sa stratégie mortifère, face au désarroi des patients. »

Le groupe Air Liquide emploie 57 000 salariés, dont près de 13 000 en France. Pour la CGT, les motivations du groupe sont évidentes, « Air Liquide cherche avant tout à augmenter sa marge et notamment dans sa branche Santé, qui est loin d’être en difficulté. » L’objectif du groupe, relève la FNIC, est donc bien de jouer sur la variable d’ajustement que sont les travailleurs. A ce premier scandale s’’ajoute un second : le groupe Air liquide bénéficie de facto d’une « rente » providentielle. Comme le souligne la CGT, « depuis une vingtaine d’années, le marché de la santé à domicile est très prospère, du fait du système de protection sociale français adossé à la Sécurité sociale (80% du chiffre d’affaires est réalisé grâce à la Sécurité sociale, puis par les mutuelles, avec un reste à charge pour les patients » 

Bien entendu, il ne s’agit pas ici de remettre en cause la Sécurité sociale. Au contraire, il s’agit de souligner l’incohérence du modèle actuel et de mettre en avant une nécessaire « restructuration » de l’industrie des médicaments et du matériel médical. Des groupes privés et des multinationales capitalistes engrangent année après année, depuis des décennies, des profits faramineux, payés par le « pot commun » de la Sécu. Une mesure urgente et évidente, pour répondre efficacement aux besoins de la population tant en termes de santé que d’emploi, serait bien de sortir ce marché hors des griffes du privé et de la Bourse et de construire, par l’expropriation de géants comme Sanofi ou Air Liquide sans indemnisation,  un monopole public du médicament et du matériel médical.  

Un appel à la grève et à la mobilisation générale ont été lancés par la CGT dans l’ensemble des filiales qui doivent être impactés par le projet Ergon. La FNIC CGT appelle également l’ensemble de ses syndicats à manifester leur soutien et solidarité avec les travailleurs en lutte et en grève pour l’emploi.

Le lundi 2 octobre à Air Liquide où les travailleurs des filiales Santé à domicile de la multinationale française ont répondu à l’appel à la grève de la CGT.  La grève a été forte et impactante dans de nombreux territoires, comme à Tours chez Arair, à Saintes en Charente Maritime et à Atton en Meurthe et Moselle chez Orkyn, ou encore sur les deux sites picards d’Adep Assistance à Salouël et Chambly.