Des dizaines de milliers de manifestants ont de nouveau défilé en Irak malgré l’annonce de la démission du Premier ministre, Adel Abdel Mahdi.
La puissante mobilisation sociale qui agite l’Irak a débuté il y a deux mois et exprime les revendications de la population contre la corruption de la classe politique, le chômage, la déliquescence des services publics, l’ingérence persistante des Etats-Unis et de l’Iran dans le pays.
Les manifestations ont été brutalement réprimées par les autorités au cours des mois d’octobre et de novembre. On compte plus de 420 morts et près de 20 000 blessés, notamment à Bagdad et dans le sud chiite.
Pourquoi la presse française parle-t-elle si peu de l’Irak ?
Le sujet irakien est peu abordé dans les médias bourgeois malgré les 420 personnes tuées par les forces de l’ordre. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’industrie pétrolière irakienne n’a pas (encore) été très impacté par la mobilisation populaire. L’or noir est l’unique ressource en devises de l’Irak et représente 90% de ses recettes.
Des sit-ins et des blocages de routes dans le sud pétrolier, notamment celles menant aux champs de Nassiriya, Garraf et Soubba, ont toutefois déjà eu lieu. En réponse, les déblocages de ces routes par les forces de l’ordre ont causé la mort de nombreuses personnes. Par ailleurs, les fermetures temporaires du port de Khor al-Zoubeir n’ont pas excédé deux ou trois jours jusqu’ici, permettant à l’industrie pétrolière irakienne de continuer à tourner.
Si le Premier ministre a été contraint à la démission, rien n’indique que le sacrifice de ce fusible par les autorités irakiennes permettra de mettre un terme au mouvement social, lourdement endeuillé et qui visiblement ne souhaite pas s’en arrêter là.
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