Nous republions dans notre hebdomadaire ce texte déjà paru dans nos colonnes en juillet dernier.
L’opération militaire russe en Ukraine a bouleversé la situation internationale, déjà aggravée par la crise du capitalisme et la pandémie du coronavirus. Partout, les Etats se réarmement, l’Otan renforce sa présence en Europe orientale, 100 00 soldats américains stationnent sur le continent.
Notre responsabilité, en tant que travailleurs, est de lutter pour la paix et contre la guerre, qui ne bénéficie qu’à ceux qui nous exploitent, qu’ils soient français, américains, allemands, russes ou ukrainiens.
Notre internationalisme s’exprime par un soutien fraternel aux travailleuses et travailleurs d’Ukraine, de Russie et de Biélorussie. Nous ne pouvons, ni accepter que nos frères et sœurs de classe meurent, ni que leurs droits démocratiques soient violés.
De même, nous refusons l’escalade entre notre pays et la Russie, et nous exigeons la fin des sanctions et des livraisons d’armes aux autorités de Kiev. Pas un euro, pas un soldat, pas une seule arme pour la guerre impérialiste !
Ceux qui, au pouvoir en Ukraine, ont agi contre les intérêts du peuple ukrainien en lui imposant depuis 8 ans, – par un coup d’Etat, la répression terroriste, la guerre dans le Donbass, le soutien à des forces néonazies – un rapprochement avec l’OTAN et l’UE, sont tout aussi coupables que Vladimir Poutine ou l’OTAN, dans le déclenchement de la guerre.
La guerre c’est l’arbitraire patronal total, la fin des libertés syndicales et d’opinion, la prison pour les réfractaires. La lutte pour la paix en Ukraine et dans le monde, pour la désescalade, est inséparable de notre lutte, en France, pour la réponse à nos besoins, pour l’augmentation des salaires et l’emploi, pour le progrès social. La guerre, et sa préparation, c’est autant de privations imposées aux travailleurs et travailleuses de notre pays.
Lutter contre la guerre, c’est lutter à la fois contre les fauteurs de guerre de l’OTAN qui, par l’extension de l’alliance militaire aux frontières de la Russie et ses provocations, et contre le système qui engendre les guerres : le capitalisme.
Nous avons besoin d’un grand mouvement pacifiste, combatif et qui puisse s’adresser à l’ensemble des travailleurs, et de l’ouverture immédiate d’un débat en France sur l’OTAN, ses crimes, le piège des mécanismes automatiques de cette alliance militaire dangereuse pour la paix. Exigeons, dès maintenant, la fin des hostilités en Ukraine, la sortie immédiate de l’OTAN et la dissolution de cette organisation criminelle, ainsi que le retour en France de tous les soldats français à l’étranger.
5 raisons de sortir de l’OTAN
1) L’OTAN est une organisation criminelle et terroriste internationale coupable de nombreuses guerres impérialistes, en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye. Sa création en 1949 avec la France comme État membre fondateur aux côtés des États Unis et de la RFA était directement liée aux volontés des États capitalistes de menacer, affronter l’Union soviétique et le camp socialiste, intimider les travailleurs et les organisations ouvrières dans les pays membres de l’OTAN. Plus que jamais, cette alliance de puissants Etats capitalistes est un danger pour la paix et le progrès social.
2) L’OTAN est au service des capitalistes américains, français, britanniques, turcs, grecs, etc… Son unique objectif est de protéger les intérêts de ses Etats-membres, garantir la « paix armée » entre les blocs impérialistes et exercer une menace de représailles. L’article 5 de l’OTAN nous condamne à une défense collective dont nous ne voulons pas. Les mécanismes internes de cette alliance militaire peuvent être un prétexte utilisé par nos dirigeants pour nous entrainer dans une guerre soi-disant de manière « automatique ».
3) L’expansion agressive et continue de l’OTAN en Europe de l’Est ces trente dernières années est une conséquence de la contre-révolution capitaliste de 1991. L’ordre international hérité de la fin de la « guerre froide » et l’hégémonie américaine sont aujourd’hui remis en cause par le développement d’autres puissances capitalistes, notamment russes et chinoises.
En violation des accords passés avec le pouvoir capitaliste russe, l’expansion de l’OTAN en Europe orientale est la cause concrète du conflit qui déchire l’Europe. De même, et de manière symétrique à l’agression de l’OTAN en Yougoslavie en 1999, l’alliance atlantique et l’UE sont responsables des actions inconsidérées menées en Ukraine et la guerre civile qui de facto fracture le pays depuis 8 ans. Les puissances occidentales cherchent le conflit, rendent inévitable la guerre, et promeuvent la résolution brutale des contradictions du capitalisme.
4) Le sommet de l’OTAN est un avertissement adressé à l’ensemble des peuples. Qui peut croire que l’alliance militaire intra-capitalistes ne sera pas utilisée, en dernier recours contre des mobilisations sociales que le pouvoir ne parviendrait pas à canaliser/écraser ? Plus que jamais, il y a urgence à sortir immédiatement de cette coalition criminelle.
5) « Le capitalisme porte en lui la guerre » : nous voulons nous désengager des plans de guerre des impérialistes. Une politique de paix passe par la sortie immédiate de l’OTAN et la rupture avec l’UE. Cette politique doit aussi être réaliste : ce n’est qu’en éliminant la source même de ces guerres, le capitalisme, que nous pourrons mettre un terme définitif aux massacres entre « des gens qui ne connaissent pas aux profits d’autres qui eux se connaissent ».