Dans une déclaration commune, des syndicats du Pays Basque, de Galice et de Catalogne ont dénoncé « l’ingérence des unités de l’armée espagnole dans les tâches de protection civile et des urgences ». Les signataires sont, dans le détail, la Confédération Générale du Travail, les syndicats basques LAB et ELA, la Coordination Syndicale de Classe, la Centrale Unitaire des Travailleurs, la Confédération syndicale de Galice, les Pompiers pour la République.
“Els bombers serem sempre vostres, no som soldats”
Manifest dels sindicats de bombers d’Euskal Herria, Galiza i dels #PaïsosCatalans 👏🏼👏🏼 despeses militars per despeses socials!! pic.twitter.com/zq4BJulL3u
— Edgar Fdz (@EdgarFdz) April 15, 2020
Il faut savoir qu’en Espagne, le nombre de soldats déployés sur l’ensemble du territoire est en très forte augmentation. Des milliers de militaires ont été chargés de surveiller le confinement, mais aussi de désinfecter des maisons de retraites, des hôpitaux et des infrastructures comme les ports et les aéroports. Or, pour les syndicats, « les images de militaires effectuant des tâches civiles n’ont d’autre but que de justifier les budgets économiques obscènes que l’État espagnol alloue aux dépenses militaires et laver l’image » de l’armée.
Depuis le 30 mars, les ministères de l’Intérieur et de la Défense organisent également des patrouilles mixtes de militaires et de policiers. Officiellement, l’objectif est de fournir un renfort militaire pour surveiller le confinement. Avec l’activation de l’état d’urgence, l’armée peut également intervenir comme elle l’entend dans l’ensemble du pays.
« L’armée [est] un outil de répression et de contrôle pour opprimer la volonté des libertés nationales et des droits sociaux des peuples basque, galicien et catalan, et de toute la classe ouvrière. [Il s’agit de] la même armée qui patrouille dans nos rues en réduisant, si possible, les libertés civiles. » relèvent encore les syndicats de pompiers.
Si les pompiers précisent qu’à « plusieurs reprises, nous nous sommes portés volontaires pour travailler en dehors de nos heures de travail, nous le faisons et nous continuerons à le faire si nécessaire. », les syndicalistes rappellent aussi : « Nous avons passé de nombreuses années à subir des coupes économiques dans tous les domaines, à l’exception de la Défense, qui a augmenté son budget ».
« Les politiques d’austérité émises à partir de Bruxelles, ordonnées par Madrid et exécutées par [les gouvernements locaux] ont [dégradé] nos services publics », s’indigne encore la déclaration, pointant du doigt « les mêmes qui ont affaibli le secteur public jusqu’à épuisement [et qui] ont l’intention de nous vendre [une] solution [qui] passe par de [la propagande] médiatique mettant en avant des unités militaires dans nos rues. ».
En conclusion, ces syndicats affirment que « face à cette crise sanitaire, nous exigeons une solution civile avec des services publics solides dans lesquels nos peuples respectifs [auront] la capacité de gérer [leurs] propres ressources ».