Industries, services publics, commerce : la contestation sociale se fait entendre face à l’incurie générale d’un gouvernement incapable de prendre des mesures urgentes de santé publique et de protéger sa propre population face au virus, et surtout face à un patronat vorace, cupide et qui souhaite maintenir ses taux de profits.
« Pour protéger les salariés, leur entourage et les personnes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur travail », la Fédération CGT Commerce et Services appelle donc à « la grève dès le mercredi 8 avril jusqu’à l’obtention de mesures suffisantes pour assurer une réelle sécurité des salariés dans leurs enseignes ».
« Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Fédération CGT Commerce et Services n’a cessé d’alerter puis d’exiger du gouvernement et du patronat les moyens de protection nécessaires et vitaux pour les salariés qui sont dans l’obligation de travailler. », a ainsi rappelé la CGT dans un communiqué paru le 6 avril.
La CGT Commerce y affirme notamment : « Dans nos secteurs d’activité, nous comptons un nombre important de salariés contaminés, hospitalisés, et c’est avec une grande colère que nous comptons aussi nos morts. […] Le Covid-19 peut être mortel, pas question de jouer à une loterie ».
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Amar Lagha, secrétaire général de cette Fédération CGT a par ailleurs rappelé : « On paie le prix fort de l’inaction du gouvernement et du patronat dans cette crise. Les salariés travaillent sept jours sur sept pour des besoins qui sont loin d’être tous absolument essentiels mais pour lesquels ils risquent leurs vies. » « Face à nos demandes réitérées, à l’impossibilité d’exercer son droit de retrait, ça suffit. On siffle la fin de la récré », a-t-il déclaré.
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Amar Lagha a également précisé que l’appel à la grève concernait tous les salariés de la grande distribution mais aussi ceux de la sécurité et des services en général, tous ceux qui se sentent concernés par le manque de moyens de protection.
Mise en danger des salariés, interdiction de facto du droit de retrait, que vaut la vie d’un travailleur du Commerce ?
Constatant « que beaucoup d’enseignes de la grande distribution, de la sécurité privée et aéroportuaire, de la logistique, des services après-vente, des services à la personne etc ne respectent pas les règles sanitaires, mettant en danger les salariés et le public avec qui ils sont en contact au quotidien », la CGT Commerce explique également que « le gouvernement et le patronat n’ont qu’un objectif, continuer à faire du chiffre. »
Selon le syndicat, « des enseignes de la grande distribution contestent le droit de retrait exercés par les salariés. ». « Ces salariés subissent des « menaces, pressions […] dès lors qu’ils revendiquent des mesures pour leur sécurité. Tout l’arsenal de répression est mis en œuvre : intimidation, discrimination. C’est inacceptable », précise encore la CGT Commerce, dénonçant ces « choix politiques qui envoient tous les jours des milliers de salariés grossir les rangs des sacrifiés du capitalisme. »
La CGT Commerce le martèle : le gouvernement ne prend pas ses responsabilités dans cette crise. Pire, le pouvoir politique offre au patronat des ordonnances « dignes du Moyen-Age » : « durée du travail hebdo portée à 60h ouverture les dimanches, amplitude de repos entre deux jours réduite, levée des contraintes de travail de nuit. »
C’est dans ce contexte, et après l’annonce d’un nouveau décès d’un salarié de Carrefour Bercy-2 à Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne que la Fédération CGT Commerce et Services appelle à la grève dès le mercredi 8 avril.
Pour rappel, la fédération CGT Commerce a porté plainte la semaine dernière contre la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la direction de Carrefour.