QUEL PROJET CGT POUR LES RETRAITES ?

Retraites et projet de société : que propose la Contribution aux débats du 53e congrès de la CGT ?

LA RETRAITE : L’ÉTAT DES LIEUX

1.9.22. Imposé en 1945 au patronat, le financement de la retraite est basé sur la solidarité et la technique de la répartition. Notre système de retraite n’a eu de cesse d’être attaqué par le patronat et le grand Capital, dans un esprit de revanche, mais surtout parce que les retraites représentent un marché potentiel gigantesque qui aiguise les appétits des financiers.

1.9.23. Depuis maintenant 20 ans, les réformes des gouvernements successifs, ainsi que les accords de retraites complémentaires entre le patronat et l’ensemble des syndicats en France, hormis la CGT, ont gravement fait reculer les conquis du système de retraite français. L’âge de la retraite a reculé, la durée de cotisations a augmenté, le niveau des pensions a baissé.

1.9.24. A partir du 5 décembre 2019, une importante mobilisation des travailleuses et travailleurs a repoussé la réforme voulue par Macron de retraites par points, suffisamment pour que la crise sanitaire se charge de l’enterrer… mais pour combien de temps ?

1.9.25. Avec 6,5 millions de privés d’emploi et de précaires extrêmes, et 240 milliards d’euros de pseudo aides à l’emploi, c’est le financement de toute la Sécurité sociale qui souffre, avec un manque d’importantes sources de revenus. Cet asséchement des ressources n’est pas une fatalité mais le résultat de politiques assumées pour baisser ce que les patrons appellent le « coût du travail » et ce que nous nommons le « salaire socialisé ».

LA RETRAITE : LES REVENDICATIONS

1.9.26. Le système de retraite reflète un modèle de société. Nous le voulons solidaire, humain, sans injustice, intégrant tous les salariés vivant et travaillant dans notre pays.

1.9.27. L’argent existe : le plein emploi, l’arrêt des exonérations et le relèvement général des salaires ainsi que du taux de cotisations patronales, l’égalité salariale entre femmes et hommes, permettront largement de financer une retraite digne du 21ème siècle. On nous rétorquera que cela est impossible sans toucher aux marges des entreprises ? Effectivement, c’est aussi un objectif en même temps qu’un moyen : baisser drastiquement les profits.

1.9.28. Revalorisation immédiate des pensions de 10 % pour apurer les pertes de ces dernières années, leur indexation sur les salaires et non sur les prix, avec une pension minimum égale au SMIC revendiqué.

1.9.29. Garantie pour chaque salarié d’une retraite à taux plein à 60 ans, après 37,5 ans de cotisations, incluant les années d’études et périodes d’inactivité forcée, pour un montant global garanti de 75 % du salaire de référence. Cela suppose un retour à 150 trimestres de validation et aux 10 meilleures années.

1.9.30. Retraite à 55 ans pour travaux pénibles et une anticipation d’un trimestre par année de pénibilité pour ceux qui n’auraient été exposés que partiellement durant leur carrière.

1.9.31. Mise en place d’un cadre de référence englobant régime général et retraites complémentaires, avec l’intégration à terme des retraites complémentaires dans la Sécurité sociale, pour aller vers un régime unique, les mêmes droits pour tous prenant en compte les spécificités professionnelles (pénibilité, travail posté, exposition aux produits à risque, etc.).