Répression coloniale en Nouvelle-Calédonie ; force et solidarité avec le peuple de Kanaky !
Depuis trois jours, des émeutes secouent la Nouvelle-Calédonie, ou Kanaky, en réaction à la décision unilatérale de la métropole d’imposer une réforme, contestée et controversée, du corps électoral sur l’archipel.
Cette mesure est perçue, à juste titre, par la population kanake comme une manœuvre néocoloniale visant à empêcher définitivement tout accès à l’indépendance par voie référendaire.
Cinq personnes, dont deux gendarmes ont perdu la vie au cours d’affrontements, inédits depuis le début des années 1980. Le Haut-commissaire de la République en Nouvelle Calédonie parle de « situation insurrectionnelle » pour justifier la mise en place de l’état d’urgence et la restriction des libertés de circulation et de réunion dans l’archipel.
L’armée a été dépêchée pour sécuriser le port et l’aéroport de Nouméa, et le réseau social TikTok interdit. Un millier de policiers et de gendarmes supplémentaires sont en train d’être déployés dans l’archipel, rejoignant les 1 800 membres des forces de l’ordre déjà déployés.
Le régime de Macron applique la même méthode autoritaire, mélange de brutalité policière et de mépris politique, en intimant aux indépendantistes kanaks la recherche d’un compromis, alors même que le texte a été voté au forceps, en toute incohérence, à l’Assemblée nationale, puis au Sénat. En l’absence d’un tel accord, Emmanuel Macron réunira le Congrès « avant la fin juin » en vue d’une adoption définitive de la réforme. En clair, les indépendantistes et la population ont reçu, de l’Elysée, un simple ultimatum en guise de réponse.
Alors, qui est « irresponsable » ? Qui cherche vraiment la « guerre civile » ? Il va de soi qu’une telle méthode « rouleau-compresseur » est inacceptable. Placer la population devant le fait accompli – méthode macronienne par excellence – induit un régime en roue libre qui croit pouvoir imposer ses choix aux populations, sans se soucier de leurs volontés et de leurs besoins.
Disons-le, ce texte parlementaire qui modifie structurellement – et artificiellement – le rapport de force local, voté à 17 000 km par une Métropole qui laisse depuis des décennies prospérer une prédation coloniale sur l’archipel et ses richesses (nickel notamment), n’a aucune légitimité.
Répétons-le, L’Avenir de l’Archipel passe par la fin du colonialisme qui place les peuples dans une situation de dépendance, soit totale, soit larvée. Le nickel et les ressources de Nouvelle-Calédonie appartiennent aux travailleurs qui produisent les richesses. Les nationalismes ne sont pas des solutions réelles mais une illusion ; l’unité sociale de tous les travailleurs de Kanaky, indépendamment de leurs origines, est la voix du progrès et de la paix.
Affirmons-le haut et fort, il appartient aux différentes composantes de la population de Nouvelle Calédonie de décider, seules, de leurs avenirs. Joignons nos forces, faisons entendre notre entière solidarité aux travailleurs et travailleuses de Kanaky !
- Retrait immédiat du projet de révision constitutionnelle
- Fin immédiate de l’Etat d’urgence
- Retrait immédiat des forces sécuritaires supplémentaires déployées sur l’archipel