>>> La lutte paye : c’est le constat évident que pose l’accord signé par les organisations syndicales à la SNCF après un appel à la grève, lancé initialement par un collectif informel de chefs de bord mais rendu possible par le dépôt de préavis de grève, notamment par la CGT.
Ainsi, les quatre organisations syndicales de la SNCF ont signé l’accord proposé par la direction de la SNCF jeudi soir. Les préavis de grève posés sur week-end du Nouvel An, à l’approche d’un week-end de Noël déjà fortement perturbé, ont ainsi été levés.
Selon l’accord, la prime spécifique pour les chefs de bord va passer de 600 à 720 euros. Et la direction s’est engagée à embaucher 200 contrôleurs supplémentaires en 2023 en plus des 350 déjà prévus. Des garanties de déroulement de carrière et de progression de salaires ont également été actées par la direction.
La fédération CGT des Cheminots « entend la colère de l’ensemble des cheminot.e.s. Une interfédérale au lieu le 5 janvier pour appeler unitairement les cheminot.e.s à agir rapidement sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail, et l’avenir de notre protection sociale. »
La CGT des cheminots a également rappelé que « l’essence même du syndicalisme CGT est de défendre et de porter les revendications de tous les salariés quelques soient leur activité et leur grade. »
>>> Retenons 4 premières leçons de cette séquence :
1) Le point le plus important : la lutte paye. La pression sur l’outil de travail, par l’usage inflexible du droit de grève, a une fois de plus démontré son efficacité pour arracher une revalorisation des revenus et de l’embauche.
2) Notons que la CFDT, après une tentative clientéliste en vue de « retourner » les grévistes hors syndicats, a une fois de plus montré sa vraie fonction de syndicat de collaboration de classe en intimant l’ordre, via le secrétaire général de la CFDT et patron de la Confédération européenne des Syndicats (CES) de suspendre la grève. Le tout au nom d’une moraline insupportable.
3) A l’instar des fake news distillés par le gouvernement et les directions de Total et ExxonMobil sur les salaires des ouvriers des raffineries, la séquence ouverte par l’appel à la grève à la SNCF a une fois de plus été l’occasion d’un véritable tir de barrage médiatique et politique contre les travailleurs en lutte pour leurs salaires et l’emploi.
Évidemment, politiciens et médias poussent également à la remise en cause du droit de grève, dont on ne rappellera jamais assez son caractère constitutionnel,
4) Ces attaques contre les grévistes, et l’ensemble des travailleurs qui refusent de se laisser étrangler par l’explosion des prix, proviennent de ceux qui, à l’Élysée et au gouvernement de millionnaires prétendent régner sur notre pays, refusent systématiquement de faire pression sur les entreprises ou d’organiser une revalorisation générale des salaires, pensions et allocations, qui utilisent le 49.3 à répétions pour imposer leurs lois de régression sociale
Face à ce gouvernement, il y a besoin dans notre pays d’un puissant mouvement unitaire de grèves offensives pour les salaires. Amplifions les mobilisations !
Edit : Le groupe SNCF a révélé avoir réalisé en 2022 les profits records de 2,2 milliards d’euros. Une information que la direction a visiblement gardé au chaud alors que la colère montait chez les cheminots. En tout état de cause, cela explique d’une part les fameux remboursements à 200%, ainsi qu’une forme de fébrilité de la part du groupe qui ne peut plus désormais cacher qu’il a largement les moyens de répondre aux exigences des cheminots, tant en termes de salaires que d’emploi.