SOLIDARITÉ AVEC LES CHEMINOTS AMÉRICAINS !

JOE BIDEN ET LE CONGRES BRISENT LA GRANDE GRÈVE DES CHEMINOTS AMÉRICAINS
SOLIDARITÉ AVEC LES TRAVAILLEURS DU RAIL DES ETATS-UNIS !

Aux Etats-Unis, le Congrès et le président américain Joe Biden ont brisé « préventivement », la grève des travailleurs des chemins de fer prévue pour le 9 décembre. Selon les termes du « Railway Labor Act » de 1926 (un cadrage global de lois antigrèves), les élus, à majorité démocrate, de la Chambre des représentants ont adopté le mécanisme le 1er décembre, et le projet de loi a été validé par le Sénat américain, à majorité républicaine

Joe Biden, que la presse française qualifie honteusement « d’allié des syndicats », a ainsi soutenu l’intervention directe et autoritaire du gouvernement et des élus du Congrès contre les syndicats et les travailleurs du rail.

“En travaillant ensemble, nous avons épargné à ce pays une catastrophe de Noël”, a commenté le président américain, indiquant qu’il entérinerait le texte dès sa transmission à la Maison blanche. Démocrates et républicains ont quant eux une nouvelle fois démontré leur parfaite unité dès lors qu’il s’agit de faire front commun contre la classe ouvrière.

La 1ère puissance mondiale contre les travailleurs du rail américains

La loi va ainsi imposer à 115 000 employés des compagnies privés (Union pacific, Burlington Northern Santa Fe, CSX, Norfolk Southern ou encore Kansas City Southern, etc…) les termes d’un nouveau contrat qu’ils ne pourront donc pas, légalement, contester.

Après l’échec des négociations estivales, les « médiateurs » et même la pression directe du président américain lui-même n’avaient pas réussi à venir à bout de la détermination des travailleurs du rail et des syndicats les plus combatifs. La 1ère puissance mondiale a été, d’une certaine façon, contrainte, de par le courage des cheminots grévistes, a déployer tout le panel de son arsenal répressif.

SI la presse parle pudiquement d’une loi qui « contourne », « empêche la grève », nous appelons un chat un chat : l’Etat américain, si prétendument soucieux de la « liberté », interdit à des salariés du secteur privé d’exercer leur droit individuel de grève. Le « Railway Labor Act », adopté en 1926, a ainsi permis au Congrès américain d’intervenir pas moins de 18 fois pour interdire une grève des chemins de fer. Les parlementaires américains ont aussi brisé les grèves des employés des compagnies aériennes en forçant les grévistes à reprendre le travail.

Le texte prévoit une augmentation de salaire de 24% au cours de la période de cinq ans allant de 2020 à 2024 (avec effet rétroactif), ainsi qu’un jour de congé personnel supplémentaire. Autant dire qu’il ne s’agit pas du tout d’un rattrapage réel et effectif du cout de la vie. Alors que le principal point de désaccord portait sur le nombre de jours d’arrêt maladie et la flexibilité de leur usage, le Congrès n’impose pas aux entreprises du rail d’accorder des jours de congé maladie à leurs employés. Certaines compagnies n’en proposent aucun pour l’instant.

Le fret ferroviaire américain est vital pour l’acheminement de près d’un tiers des équipements, matériaux et denrées dont dépend le pays. Le charbon, le bois de construction, les minerais, les produits chimiques, le pétrole, les produits raffinés, les dentées agricole sont largement transportées sur les rails.

La grève des cheminots américains est aussi la nôtre

Bien sûr, cette situation aux Etats-Unis ne peut que faire écho avec l’intervention de l’Etat français pour briser les grèves des raffineries Total et ExxonMobil en octobre 2022. Partout dans le monde, la crise capitaliste entraine le durcissement des conditions de vie et de travail. Partout, la spéculation étrangle les familles. Et, dans tous les pays, les luttes de classes s’amplifient.

C’est pourquoi, nous ne pouvons qu’être solidaire avec les travailleurs américain et le peuple des Etats-Unis. Et que nous ne pouvons que nous associer à la dénonciation et du patronat américain et ses syndicats jaunes, et de ses relais dans le gouvernement et le Congrès américain, « gauche » et « droite » confondues.

Dans un communiqué, le syndicat de classe grec PAME a apporté sa solidarité aux travailleurs du rail américain et dénoncé l’interdiction de la grève des chemins de fer. Le PAME a ironisé sur la présence il y a une semaine à peine du président américain Joe Biden au congrès de la Confédération Syndicale Internationale en tant que « partisan majeur des syndicats ».

« Les défenseurs des monopoles capitalistes, qu’ils soient libéraux, sociaux-démocrates, verts, jaunes ou soi-disant « progressistes », n’hésiteront pas à imposer les politiques les plus violentes et anti-ouvrières. Ils n’hésiteront pas à s’en prendre aux droits les plus élémentaires des travailleurs pour défendre les profits des patrons. Nos droits se gagnent à travers des luttes collectives, organisées et massives. », a ajouté le PAME qui rappelle que le droit de grève n’est pas négociable.

« Les cheminots du monde entier ont une longue histoire de luttes, de revendications et de conquêtes. Sans eux, rien ne bouge. C’est pourquoi la classe ouvrière a un pouvoir énorme. Un pouvoir que nous pouvons mettre en pratique, une grande arme dans notre lutte pour des augmentations de salaire, pour une vie meilleure. », ajoute encore le PAME.