Le meurtre d’un jeune français de 17 ans par un policier suscite depuis trois jours une crise politique majeure. L’explosion des colères, dans de nombreux quartiers populaires, pose notamment la question des violences d’Etat et du contrôle de la police par les citoyens.
La revendication « Justice pour Nahel » se couple avec l’exigence de la fin de l’impunité policière pour constituer une première ligne d’horizon de ces dernières nuits. Comme des millions de Français, nous voulons la vérité et la justice. Pour Nahel et pour toutes les autres victimes des violences d’Etat.
Bien entendu, la loi votée par Bernard Cazeneuve et la gauche de gouvernement en 2017 et qui a démultiplié les cas de suspects abattus par la police doit être remis en cause. Mais, il faut aller plus loin.
Trois premières remarques :
1/ La scène du meurtre du jeune Nahel a été filmée par une passante. En quelques heures, la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux et a balayé la première version policière, mensongère, de l’événement. D’emblée se pose une évidence : sans la vidéo, la police aurait menti, et le pouvoir politique aurait couvert.
2/ C’est bien cette vidéo qui a contraint le pouvoir à distiller en urgence des éléments de langage pour, dans un double mouvement en apparence contradictoire, faire des concessions verbales minimales, et de l’autre dépêcher plus de 40 000 policiers dans les quartiers populaires.
3/ Ce déploiement massif de forces de l’ordre est un choix implicite de la stratégie de la tension. Il fait cœur d’ailleurs avec le langage décomplexé et de plus en plus dangereux d’une partie importante de l’institution policière et notamment de ses relais syndicaux qui, dans un dernier tract séditieux, revendique dans les faits son entrée « en guerre ».
Cette décision du gouvernement de muscler sa réponse sécuritaire, notamment avec l’envoie d’unités du RAID ou de blindés de la BRI, démontre la volonté du pouvoir de cadenasser la situation pour en tirer tous les bénéfices sécuritaires/électoraux possibles et imaginaires.
Soyons prêts pour la grève
Nous partons donc du principe que le « pire est possible » : Macron/Borne seront tentés de mettre en place l’état d’urgence, cela doit constituer une ligne rouge publique pour l’ensemble de la CGT, des syndicats, des organisations politiques progressistes. La seule réaction à la hauteur d’une telle annonce serait le déclenchement immédiat d’une grève nationale interprofessionnelle. Nous suggérons que la Confédération CGT mette dès maintenant le pouvoir en garde.
Notre pays est aujourd’hui brutalisé par une Macronie ultra minoritaire qui massacre les Gilets jaunes et les militants contre les méga bassines à Sainte Soline, détruits nos droits et conquêtes sociales, laisse prospérer le racisme dans les institutions et la société, dissous et terrorise nos organisations et associations.
Sortir par le haut de cette crise globale implique le départ de Macron, la démission du gouvernement, la dissolution de l’Assemblée nationale et la refonte de nos institutions, notamment policières et sécuritaires et le contrôle effectif de ces dernières par le peuple. La réponse aux besoins, immenses, de la population s’imposent, notamment en se réappropriant l’ensemble des secteurs économiques du pays. La réappropriation politique de notre pays passe par l’unité : chacun pour tous et tous pour chacun !