Canada – Zelensky – Waffen SS
« En pleine visite de Zelensky au Canada, l’hommage malencontreux à un ancien soldat d’une division nazie » : Le Monde, journal « de référence » (parait-il) verse-t-il dans les « vérités alternatives » à la Donald Trump ? Qualifié par le même journal de « gigantesque faux pas », la scène est pourtant explicite et logique.
De quoi parle-t-on ? En visite diplomatique, le président ukrainien a prononcé un discours au Parlement canadien. Les parlementaires ont alors, à l’invitation du président du Parlement – et tandis que le président ukrainien levait le poing –, ovationné un vieil homme présent dans le public et présenté comme un « vétéran de la seconde guerre mondiale qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes, et qui continue aujourd’hui de soutenir les troupes, même à l’âge de 98 ans ».
Quelques heures plus tard, l’information tombait : le « héros », un dénommé Yaroslav Hunka, est en réalité un vétéran nazi qui a combattu les forces soviétiques pendant la Seconde guerre mondiale. Et pas dans n’importe quelle unité militaire. Yaroslav Hunka appartenait à la branche militaire du parti nazi, la Waffen SS, plus précisément le régiment SS Galicie, chargé de l’extermination des juifs, des communistes et des populations russes et biélorusses.
Pour rappel, des milliers d’anciens combattants nazis ont été exfiltrés après-guerre, et pas seulement en Argentine. En ce qui concerne le seul régiment Waffen SS Galicie, au moins 8 000 anciens soldats de Waffen SS Galicie ont trouvé refuge au Royaume Uni tandis que 2 000 d’entre eux traversaient l’Atlantique pour se retrouver au Canada.
Face au scandale, le président du Parlement canadien, Anthony Rota a été contraint en catastrophe de communiquer au plus vite et présenter ses excuses, « aux communautés juives partout au Canada et autour du monde ». Il a, depuis, été contraint à la démission.
Ce n’est pourtant pas un « couac » mais simplement le retour d’un « refoulé » médiatique : la présence effective (et plus ou moins assumée par le gouvernement ukrainien) d’un lobby ultranationaliste et néonazi en Ukraine (et dans les diasporas). Ce lobby, historique, compte des députés, des partis politiques, des unités paramilitaires, des personnalités, des patrons. Son influence est tout sauf minime. Le cacher, comme le fait plus ou moins là encore la presse française et internationale, est une erreur. Ou plutôt, une forme de complicité. Nous avons d’ailleurs fini par entendre, sur BFM TV, les mêmes inepties médiatiques que nous avions pu entendre sur la guerre civile en Syrie. Après les « djihadistes modérés », voici les « néonazis modérés » du régiment paramilitaire Azov.
En tout état de cause, cet « hommage malencontreux » ne remet pas en cause le soutien militaire, diplomatique et financier accordé par le Canada au régime de Kiev. « Notre gouvernement va se tenir à vos côtés aussi longtemps qu’il le faudra », a ainsi assuré le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Ce dernier a ainsi promis une aide supplémentaire de 650 millions de dollars (452 millions d’euros) à l’Ukraine. Au total, le Canada s’est donc engagé à hauteur de près de 7 milliards d’euros dans le soutien à l’effort de guerre ukrainien (et donc occidental) contre la Russie.