BALKANS : LES SERBES DU KOSOVO CONTRE L’OTAN

Depuis le début de la semaine, des affrontements violents ont eu lieu au nord du Kosovo, entre manifestants serbes et des soldats de l’OTAN qui occupent le pays depuis l’opération militaire criminelle et impérialiste lancée contre la Serbie en 1999. Une cinquantaine de soldats de l’OTAN ont été blessés, l’Alliance atlantique a annoncé l’envoi sur place de 700 militaires supplémentaires.

La minorité serbe du Kosovo, 120 000 habitants, concentrée dans le nord du pays, s’oppose au diktat du président qui entend imposer des maires élu avec moins de 3% des suffrages, les municipales ayant été massivement boycottée par la population après la démission des maires serbes de 4 villes du nord du pays face au refus des autorités du Kosovo de mettre en application un accord visant à accorder une plus large autonomie au nord du pays.

C’est donc dans ce contexte que les forces (étrangères et d’occupation) de l’OTAN, dans une opération de pure police « militarisée », ont été envoyés pour réprimer les manifestants serbes. Difficile pour les médias de passer outre les raisons de la colère dans le nord du Kosovo tant le décalage entre les valeurs promues (démocratie, liberté, égalité, etc…) et la réalité crève les yeux.  

Signe de la fébrilité de la situation, Macron, les autorités américaines, ou encore le premier ministre d’Albanie, ont tancé les autorités kosovares, s’alarmant du caractère inutile de la provocation à l’égard de la minorité de cet Etat création artificielle de la « Communauté internationale » et pur produit des années 2000 post-guerre froide, de la toute-puissance américaine et de l’hégémonie occidentale.

On peut d’ailleurs souligner que cet Etat de 1,8 million d’habitants très majoritairement albanais, arraché à la Serbie en 1999 et depuis sous emprise et perfusion d’argent américain et européen, abrite non seulement un important contingent de l’OTAN, mais aussi une des plus importante base militaire américaine en Europe, au cœur des Balkans, un lieu stratégique majeur, notamment à l’heure de la guerre en Ukraine. Cela n’est bien sûr pas anodin dans la gestion délicate des provocations du pouvoir pro-UE et pro-OTAN kosovar contre la population serbe, volontiers russophile.

Crise latente à forte capacité explosive, cette plaie ouverte au cœur du continent, n’a jamais été refermée. Pour la paix et la justice, il est temps que les soldats de l’OTAN et des Etats-Unis quittent les Balkans et que l’autonomie soit accordée à la minorité serbe du Kosovo, condition d’ailleurs pour permettre le retour de près de 200 000 serbes du Kosovo réfugiés en Serbie après l’opération de l’OTAN.