Dans un communiqué commun paru le 31 mars, les organisations CGT de la Santé dans les Bouches du Rhône ont exigé « avec force l’arrêt immédiat des activités des entreprises non essentielles à la lutte contre le covid-19 ».
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« Nous appelons les travailleurs à rester chez eux car rien ne vaut la vie d’un salarié et de [sa] famille », ajoute encore la déclaration, affirmant : « Les responsables de la mise en danger des populations devront répondre de leurs actes ».
En effet, pour les syndicats, le constat est sans appel : « Dans notre département des Bouches du Rhône, comme dans toute la France, avec la fermeture des services de réanimations et d’urgences […] les conséquences sont désastreuses. »
Les organisations CGT 13 de la Santé dénoncent ainsi le « manque d’effectifs », « le non-respect des droits des agents », « l’exposition et la contamination de personnels épuisés à cause du manque de matériel de protection (masques, lunettes, surblouses, solutions hydro alcooliques, dépistages). »
De plus, ces syndicats dénoncent également la « saturation des services de réanimation : manque de lits, de matériels et d’effectifs », le « manque de tests de dépistage », le « manque de cohésion et de coordination [dans la] santé publique ».
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Les syndicats CGT de la Santé proposent des mesures de court et moyen terme
Les structures syndicales de la Santé dans les Bouches du Rhône se sont également indignées de la situation aberrante vécue par les travailleurs de la santé publique et des structures privés de santé : « Aujourd’hui, aucune mesure d’envergure n’a été mise en œuvre pour y intégrer la totalité des secteurs de la santé privée et libérale. »
« Cette situation entraine des incohérences inacceptables : des personnels des hôpitaux publics, fortement sollicités et épuisés, alors que ceux du secteur privé se voient imposés des congés, des RTT, ou sont présents dans des établissements vides sans aucunes consignes. », ajoutent les syndicats, avant d’expliquer : « Ces grands groupes privés de santé se projettent déjà dans l’avenir, avec la prise en charge en Service de Soin et de Réadaptation des patients suite à cette pandémie ».
Pour répondre à l’urgence, les organisations syndicales CGT 13 de la Santé revendiquent « des matériels de dépistage et de protection », « la réquisition de tous les établissements de santé privée et leur intégration dans le plan blanc pour les soins mais également pour la prévention : consultations, dépistages, etc.. ».
De plus, la déclaration commune affirme que « la santé doit échapper au secteur marchand » et exige un « Service Public de santé doté des moyens humains et matériels nécessaires aux besoins des populations », la « nationalisation du secteur privé de la santé », un « Service Public du médicament avec recherche et industries publiques », « 100% des frais de santé couvert par la sécurité sociale ».