A Marseille, Lille, Pau, Ivry, Lyon et ailleurs, des syndicalistes CGT ont bravé le confinement en manifestant publiquement. Dans ce contexte particulièrement difficile, ces syndicats CGT sont pionniers dans l’esprit de résistance et de désobéissance aux injonctions infantilisantes du pouvoir.
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Si des petits rassemblements ont été dispersés par la police (en violation directe de la loi) à Paris, Pau, Ivry (où des syndicalistes ont même été verbalisés), un défilé en voiture a eu lieu à Lille tandis qu’un rassemblement avait lieu à Marseille.
« Ce 1er mai 2020, nous nous sommes rassemblés au Vieux-Port à Marseille en respectant toutes les consignes de sécurité adéquates pour manifester », a ainsi déclaré l’Union locale des syndicats CGT de Marseille-Centre dans un communiqué.
Pour les syndicalistes CGT, à l’origine du rassemblement du 1er Mai à Marseille, ce maintien des activités pour la Journée mondiale de la classe ouvrière, a été motivé « non pas simplement pour commémorer les luttes de travailleurs au cours de l’histoire mais aussi pour faire entendre la voix de ceux qui font tout, qui produisent, qui soignent, réparent, fabriquent, conduisent, etc… De tous ceux qui sont les premières victimes de la maladie et la chair à canon envoyée pour la combattre ».
« Nous manifestons parce que les luttes sont toujours d’actualité et que plus d’un siècle plus tard le besoin d’unité internationale entre les travailleurs est aussi nécessaire, si ce n’est plus, qu’au premier jour du capitalisme », explique encore l’Union locale CGT.
« Nous affirmons qu’avec un système public de santé à la hauteur de nos besoins, avec des tests de dépistage, des masques, une protection sociale de haute qualité, etc, nous n’aurions jamais eu besoin d’en venir à un confinement total et nous n’aurions jamais eu à déplorer autant de morts », poursuit le communiqué de l’UL, réaffirmant que « la crise que nous traversons accentue les luttes de classes en France ».
« Préparer le dé-confinement, c’est certes s’assurer des conditions sanitaires mais c’est aussi résoudre les problèmes qui se posent à nous. Si nous ne voulons pas reproduire incessamment les mêmes erreurs il nous faut changer en profondeur cette société », affirment encore les syndicalistes.
« Nous voulons un monde où la santé ne serait plus une marchandise mais nous voulons aussi un monde où se nourrir ne serait plus dépendant de ces grands groupes de l’agroalimentaire et de la distribution. Un monde sans chômage et sans précarité », précise encore le communiqué, ajoutant : « Nous voulons d’un monde où chaque travailleur apporte à la société selon ses moyens et qu’il reçoive ce dont il a besoin. Que tout le monde puisse vivre dignement, sans exploitation, sans discrimination. Nous voulons que les peuples puissent coopérer entre eux, et particulièrement quand il se pose des problèmes mondiaux comme aujourd’hui. Nous voulons la liberté, nous voulons la vie. »