CONTRIBUTION AUX DÉBATS POUR LE 53E CONGRÈS [2/2]

Nous publions dans notre magazine la seconde partie d’une contribution aux débats pour le 53e congrès de la CGT. Comme expliqué, “Ce texte a été rédigé par plusieurs camarades de la CGT dans le cadre de discussions consécutives notamment aux Assises de la riposte générale de Martigues d’octobre 2020 et le meeting de Gardanne de mai 2021. Si chacun•e de nous ne partage pas nécessairement l’intégralité de ses termes, nous estimons que ce texte constitue une contribution utile dans le cadre de la préparation du 53è congrès confédéral. Nous invitons à le faire circuler, à débattre de son contenu, pour nourrir la construction de nos orientations dans le cadre de nos règles statutaires. Par définition, ce texte ne constitue donc pas un document alternatif. Il s’agit d’une contribution visant, avec d’autres nous l’espérons, à identifier des questions clefs, à formuler des propositions de réponses aux défis actuels et à mener les débats nécessaires pour une CGT rassemblée à la hauteur des enjeux de la période.”

>>> http://www.documentdereflexion53eme.org/

S’ORGANISER CGT À LA HAUTEUR DES ENJEUX

  • LA DOUBLE BESOGNE
    • Pour un syndicalisme de classe et de masse, nous situons notre activité sur base de la double besogne. Cela impose d’œuvrer au quotidien dans l’amélioration de la vie des travailleurs (temps de travail, salaires, conditions de travail, etc.) et dans le même temps, de lier cette lutte, à l’émancipation générale des travailleurs et travailleuses, par l’expropriation des capitalistes.
    • Dans une CGT à la hauteur des enjeux face à une système qui broient les vies, la perspective d’expropriation du capitalisme n’est pas un objectif lointain qui doit être caché derrière les revendications quotidiennes. Au contraire, chaque militant de la CGT, doit lier les objectifs immédiats de l’amélioration de la vie des travailleurs, à celui du changement de société. L’un ne va pas sans l’autre.
    • Le rôle de chaque militant ou organisation CGT dans la lutte quotidienne des travailleurs, c’est leur faire prendre conscience que chaque conquis reste fragile tant que le pouvoir reste dans les mains du capital. Chaque lutte, que ce soit sur des revendications d’amélioration d’un vestiaire ou pour une élévation du salaire, doit s’inscrire dans une perspective de changement de société, et faire progresser la conscience politique des travailleurs en lutte. Tout syndicat se revendiquant et agissant de lutte de classes doit partir des réalités vécues par les travailleurs, de leurs aspirations, pour élaborer un cahier revendicatif qui amène à la remise en cause du capitalisme.
    • Notre syndicalisme CGT n’est donc en rien un syndicalisme détenant un mandat pour les travailleurs. Il n’est ni un syndicalisme institutionnalisé porté par des élus professionnels, ni une cogestion du système. Le syndicalisme CGT que nous portons, le seul qui soit à la hauteur des enjeux, se base dans la confrontation directe avec les capitalistes. Il impose la mobilisation de tous les travailleurs et se doit donc être de masse, à l’inverse du syndicalisme d’accompagnement qui ne nécessite nullement l’adhésion large des travailleurs, car il est un syndicalisme d’experts du dialogue social.
    • Face à l’enjeu de l’élévation de la conscience des travailleurs pour atteindre ces objectifs, les syndicats CGT ne peuvent s’enliser dans des revendications ou des batailles qui détournent le monde du travail de ses intérêts historiques. Ainsi : signer dans les entreprises des accords de suppressions d’emplois ou des accords de performance, va à l’encontre de cette démarche. En aucun cas, notre action syndicale ne peut se baser sur des illusions dans les revendications ou les batailles que nous menons. Un plan de destruction d’emplois ne peut trouver face à lui un partenaire social ou pire, un accord avec la CGT. Les intérêts du patronat et ceux des travailleurs restent irréconciliables, de ce fait la lutte de nos syndicats (tant dans l’entreprise que de manière interprofessionnelle) reste la seule option politique.
    • L’objectif que nous portons impose, comme nous l’avons dit, non pas un syndicalisme d’experts, mais un niveau de conscience politique élevé, tant chez nos militants que chez les travailleurs que nous devons mobiliser en permanence. Cet objectif doit nous imposer une compréhension élevée du monde dans lequel nous agissons. C’est à ce titre que l’enjeu de formation syndicale doit être prioritaire
    • LE FÉDÉRALISME, OUTIL DE CONFÉDÉRALISATION
      • Pour une CGT forte et répondant à l’objectif exprimé précédemment, nous avons besoin de marcher sur nos deux jambes, à savoir : nous organiser géographiquement au travers des Unions Départementales et en professionnellement via les fédérations.
      • Comme s’est construite la CGT, la structuration territoriale et professionnelle, permet de déployer notre syndicalisme en répondant aux attentes du bassin d’emploi et en même temps à celle des professions. Ainsi il n’y a pas la profession qui prend le pas sur l’interprofessionnel ou inversement, mais bien un travail commun, en vue de mobilisations générales, au plus près des bassins d’emplois ainsi que dans toutes les professions. Répondant au principe que l’organisation des travailleurs doit correspondre à la stratégie politique du syndicat, cette double structuration répond au cœur de notre objectif : la satisfaction des revendications quotidiennes et la transformation de la société.
      • Les fédérations développent des mobilisations propres aux métiers qu’elles représentent. Mais notre démarche impose aux différentes fédérations de la CGT, non pas de développer uniquement des revendications sectorielles, mais bien de porter des revendications qui trouvent leur prolongement dans l’action interprofessionnelle.
      • L’émiettement qui consiste à voir fleurir dans un même mois différentes dates de mobilisation : un jour, telle profession, telle autre, la semaine suivante, etc., épuise les travailleurs et rend plus difficile les victoires qu’elles soient sectorielles, professionnelles ou interprofessionnelles. Mais c’est bien une démarche commune articulant stratégie et contenu interprofessionnel, traversant horizontalement l’ensemble des organisations de la CGT, qui mobilisera l’ensemble de notre camp.
      • L’autonomie de chaque organisation, Union Départementale comme Fédération, reste primordiale et est construite au travers des instances démocratiques que sont leurs congrès, au moyen de la démocratie syndicale. Néanmoins, autonomie de l’organisation ne doit pas se traduire dans les faits par l’isolement dans l’action. Chaque lutte confédéralisée doit viser l’unité d’action des organisations CGT. Pour ce faire, elle doit être construite et débattue démocratiquement, puis doit s’ensuivre de la mise en branle de toutes les organisations confédérales pour construire l’unité d’action des travailleurs
  • L’UNITÉ D’ACTION DES TRAVAILLEURS
    • L’unité d’action des travailleurs ne se réalise qu’autour d’un programme d’action, un cahier revendicatif comprenant à la fois les revendications immédiates et les perspectives transformatrices de la société.
    • L’unité des travailleurs, veut dire de tous les travailleurs, sans exception de sexe, d’origine, de religion, d’âge, etc. La perspective progressiste d’un changement de société impose le rejet de toutes les idéologies réactionnaires et notamment : sexisme et patriarcat, racisme, homophobie, etc. Cela place les intérêts fondamentaux du monde du travail au-dessus de ceux d’une quelconque nation, des intérêts d’une partie des citoyens au détriment d’autres. Tout travailleur exploité dans notre pays, avec ou sans papier, homme ou femme, jeune ou moins jeune, doit se présenter en tant que représentant de la classe sociale agissante, unie et déterminée, le travailleur français ayant plus de points communs avec un travailleur d’une autre nation qu’avec ses patrons français.
    • L’actuelle stratégie de la CGT qui consiste à réunir un maximum de sigles d’organisations syndicales dans l’espoir de massifier la lutte est un constat d’échec. La diversité des syndicats est issue de scissions, de volonté patronale de créer des syndicats à leurs mains, des syndicats souhaitant qu’une partie des salariés soit organisé dans des organisations sectorielles. Cette stratégie aboutit à défendre des revendications sur la base du plus petit dénominateur commun, sachant que dans ce dernier, la perspective de changement de société est systématiquement écartée. Pire aujourd’hui, le syndicalisme rassemblé rend inaudible la voix de la CGT et aboutit à un véritable accompagnement des politiques patronales et gouvernementales.
    • Cette dérive s’est aujourd’hui élargie au-delà du champ syndical avec la dilution des orientations et de l’action de la CGT dans des collectifs de type « Plus jamais ça», auquel la CGT participe sans décision des instances statutaires, pour aboutir à des actions se limitant au lobbying, porteuses de contenus en contradiction avec les orientations de la CGT.
    • Notre indépendance politique vis-à-vis des autres organisations de type partis politiques ou associations ne signifie en rien l’isolement. Notre projet étant éminemment politique, notre démarche s’inscrit d’emblée avec les forces, en dehors de la CGT, résolues à un changement de système que celui de l’exploitation de l’homme par l’homme. Il vise l’unité des travailleurs et aussi, l’unité de la CGT.
    • Conscient que l’unité du monde du travail est un préalable à toute réussite d’un programme visant la fin du mode de production capitaliste, la CGT cherchera systématiquement à construire cette unité sans dénaturer nos aspirations politiques. La CGT ne doit refuser aucune alliance à la condition que celle-ci ne remette pas en cause notre objectif final ni notre indépendance.
  • LES MOYENS DE LUTTE DE LA CGT
    • La lutte se fait à partir d’une analyse de classe, et partant des intérêts convergents de l’ensemble du monde du travail. Chaque victoire obtenue, est une étape supplémentaire pour l’objectif qui reste l’émancipation des travailleurs. Toute négociation ou accord obtenu par la lutte ne doit pas nous faire oublier le chemin restant à parcourir.
    • La qualité des arguments avancés dans les négociations doit être obligatoirement accompagnée de la construction du rapport de forces, pour que les travailleurs puissent imposer des avancées dans cette démarche.
    • Toute conquête sociale reste fragile face à un capital qui, s’il n’est acculé dans une impasse, cherchera à regagner le terrain qu’il aura perdu. Cela signifie que la lutte se poursuive en permanence.
    • La négociation avec le patronat ou le gouvernement n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour avancer vers le changement de société, chaque étape franchie donnant confiance aux travailleurs pour aborder la suivante.
    • Ce n’est pas en obtenant des administrateurs salariés CGT que les travailleurs pourront influer sur la politique des entreprises jusqu’à les détourner du principe de la maximisation des profits et de l’accumulation capitaliste. De même, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un leurre pour donner une image respectable au système économique. Rentrer dans ces logiques comporte le risque de nous détourner de nos objectifs de transformation sociale.
    • Le syndicalisme de partenariat social devenu très prégnant ces dernières décennies pousse les militants à devenir des professionnels du syndicalisme et du dialogue social. Cela enferme nos militants dans la « réunionite » pour négocier ce qui est prévu comme négociable préalablement par les patrons. Ce syndicalisme conduit obligatoirement à une coupure entre les militants et les travailleurs. Les moyens alloués aux différents mandats gagnés de haute lutte (1936, 1968, …) doivent servir prioritairement dans l’élévation du rapport de force et de la lutte et cela ne peut se faire que dans l’activité syndicale auprès des travailleurs et non des patrons ou des gouvernants.
    • Être par principe en opposition au syndicalisme dit de « partenaire social » ne signifie pas que l’on renonce à utiliser tous les moyens donnés par les instances représentatives du personnel (CSE, délégués syndicaux, etc.). Les heures de délégation, les réunions dans telle ou telle instance, une négociation quelconque, ne doivent pas être une finalité mais des moyens afin de mobiliser les travailleurs. Ce sont des points d’appuis comme le peuvent être tous les moyens à notre disposition pour hâter les mobilisations et les prises de conscience chez les travailleurs.
    • La lutte que nous portons conduit à utiliser tous les moyens du combat : pétition, manifestation, blocage, etc. mais l’outil principal de la classe des travailleurs dans son combat quotidien reste la grève, soit l’arrêt total ou partiel des outils de production, fabrication, et services. Les militants de la CGT que nous sommes devons chercher systématiquement à construire le rapport de force dans les usines, chantiers, ateliers, services et magasins pour faire cesser le travail en vue de l’obtention des revendications mais aussi pour gagner en conscience politique dans la perspective d’un changement de système.
    • L’élévation permanent du rapport de force impose aux forces militantes de la CGT un travail systématique sur nos moyens de lutte : tracts, littérature, discours, assemblée générale, débats, meetings, etc. Les militants ont le devoir de privilégier ce travail sur celui des discussions dans les salons feutrés, qui ne permettent en rien la prise de conscience des travailleurs des nécessités de la lutte.
    • Ce travail militant impose à l’ensemble des organisations CGT de dispenser à ses adhérents une formation politique et syndicale à ses membres dans l’objectif de rendre chacun d’entre nous apte à mener ce travail et conscient du fonctionnement du capitalisme ainsi que des perspectives de son renversement.
  • NOUS RENFORCER PAR LES LUTTES
    • Notre syndicalisme se veut de masse, le renforcement numérique de notre organisation sur une base de classe est notre meilleur atout dans notre perspective de socialisation des moyens de production.
    • La question de la syndicalisation ne peut être détachée du lien vivant qui rattache la CGT à la lutte et au programme que nous portons.
    • C’est bien le processus de lutte, premier stade d’organisation de la classe, qui est le moyen le plus efficace pour amener les éléments combattifs à renforcer les organisations de la CGT. De manière globale, l’enrichissement de syndiqués aux travers de la lutte permet aussi de s’entourer à la base de militants ayant compris l’intérêt de celle-ci.
    • Cela est démontré par l’histoire du mouvement social en France et de la CGT en particulier en 1936 : les effectifs sont passés de 600 000 à 4 000 000 de membres entre avant et après le mouvement de grève avec occupations des usines.
    • On ne peut conjuguer le renforcement de la CGT avec un amoindrissement politique de notre organisation. Tout renforcement doit se faire sur la clarté idéologique de la double besogne. Venir affaiblir nos expressions syndicales sous couvert de plaire à tout le monde finit même par plaire à notre ennemi de classe.
    • Le renforcement de l’organisation par la lutte signifie que toute grève, manifestation, piquets de grève, etc. sont des éléments d’apprentissage permanents pour les travailleurs mais aussi pour la CGT dans son ensemble. Chaque militant de la CGT trouve dans la pratique de la lutte de classe quotidienne l’école la plus parfaite pour sa formation. Les travailleurs apprennent plus sur la société capitaliste et les moyens de la renverser en un mois de lutte interprofessionnelle que durant dix années de pacifisme et de partenariat social avec les exploiteurs.
    • La masse de syndiqués, qu’elle soit au niveau d’un syndicat, d’une UL ou d’une profession est en soi un élément du rapport de force qui nous oppose au capital
  • UNIONS LOCALES, SYNDICATS
    • Mobiliser les travailleurs, dans l’objectif de la double besogne, nécessite des organisations de base et locales, au plus près des bassins d’emplois et des travailleurs.
    • Cette articulation de l’organisation syndicale doit correspondre à la réalité du travail et de vie des masses et non répondre aux structures de dialogue patronal ou de l’Etat. Ainsi, les unions locales ont un rôle crucial comme pôle de développement des luttes, des formations, de l’organisation sur la base d’un bassin d’emploi.
    • L’union locale est le quartier général pour tous les syndicats d’un bassin d’emploi donné. C’est une structure dans laquelle la priorité doit être mise afin de les développer et non pas les laisser végéter dans des simples accueils juridiques, qui contrarient la visée du travail militant véritable et de la mobilisation collective transformant les unions locales de base militante de la double besogne en lieu d’expertise juridico-prud’hommale.
    • Par sa composition de syndicats venant de diverses professions, l’union locale est la structure première réalisant l’inter-professionnalisation des revendications et donc des luttes. C’est au sein de l’union locale que se rencontrent les postiers, les métallos, les agents territoriaux comme les énergéticiens, etc. C’est au travers des unions locales que les travailleurs prennent conscience de leur unité au-delà de leurs professions respectives, ce qui déconstruit le corporatisme et l’isolement par métier.
    • C’est à partir de la nécessité de la double besogne, que chaque union locale doit devenir un véritable lieu de vie syndicale et politique, démocratique et fraternel. C’est dans ses locaux que doivent perpétuellement s’organiser : formations, débats, commissions exécutives, meetings, mais aussi lieux de vie tel que : spectacles, repas fraternels, films, etc.
    • Le syndicat est l’organisation de base, la fondation même de la CGT sur lesquels s’élèvent ensuite toutes les structures territoriales et professionnelles. Le syndicat est autonome dans son fonctionnement, mais l’objectif de la double besogne proscrit d’emblée l’activité du syndicat limitée aux strictes frontières de son périmètre : Quand ce périmètre est l’entreprise, le syndicat ne doit pas y rester cantonné. La double besogne pour le syndicat signifie : mener la lutte quotidienne pour le carreau cassé tout en démontrant dans son activité les limites des gains quotidiens, tant que l’appareil productif reste aux mains du capitaliste ou de son É L’objectif de la double besogne nécessite que le syndicat participe activement aux activités et au développement de son union locale, son union départementale et de sa fédération.
    • Le type d’organisation du syndicat sur tel ou tel lieu de travail doit correspondre au plus près aux besoins de l’activité, qui doit rester en lien avec les structures UL, UD et FD. C’est aux travailleurs syndiqués, mieux à même de s’organiser à la base, de décider de la meilleure formule pour leur syndicat afin de le rendre le plus efficient possible dans la lutte. Le syndicat doit toujours répondre aux principes de démocratie, de fraternité et chercher en permanence l’élévation de la conscience des travailleurs à la hauteur des enjeux que nous portons.
    • La CGT de masse et de classe, organisée comme nous le revendiquons, offre la structure la plus adéquate pour transformer nos organisations revendicatives aujourd’hui en organisations de pouvoir et de conduite de l’économie dans la société de demain
  • RETRAITÉS
    • Les retraités sont des acteurs économiques dont les revenus sont une part du salaire socialisé. Le syndicalisme retraité est un besoin incontournable et ne doit pas être considéré comme un syndicalisme d’appoint.
    • La continuité syndicale est d’abord de la responsabilité des actifs qui doivent inciter tous les travailleurs à rejoindre ou à rester à la CGT.
    • Dans le cadre de la stratégie et des orientations confédérale, l’UCR informe, impulse et coordonne l’activité des syndicats et des sections syndicales de retraités, pour l’organisation de la défense des intérêts des retraités, préretraités, veuves et veufs et ayants droit.
  • ENCADREMENT
    • Organiser le monde du travail depuis les cadres jusqu’aux ouvriers et employés permet à la CGT d’éviter les pièges de la division entre catégories et de faire converger les attentes et les intérêts de l’ensemble du salariat.
    • Pour l’encadrement aussi, la CGT en lien avec sa structure spécifique l’UGICT, définit des revendications comme par exemple la garantie de déconnexion. Cette activité a pour but premier la syndicalisation de toutes les catégories qui doivent trouver leur place au sein de la CGT.
    • Tous les salariés, quelles que soient leurs catégories, trouvent place dans leur syndicat dont le type d’organisation doit correspondre au plus près aux besoins de l’activité, comme décrit précédemment.
  • PRIVÉS D’EMPLOI
    • Le chômage et la précarité concernent l’ensemble des travailleurs, c’est donc l’affaire de la CGT toute entière.
    • Organisés dans les Comités Chômeurs et Précaires, les travailleurs privés d’emploi doivent pouvoir porter leur propre revendications, conquérir de nouveaux droits, leurs droits pour satisfaire leurs besoins les plus immédiats, pour la dignité et l’émancipation et s’impliquer dans la lutte pour l’emploi, les salaires, les services publics et la sécurité sociale.
  • JEUNES
    • Chaque jeune étant un exploité en devenir, la CGT ne peut rester absente des lieux d’études.
    • Organiser à la CGT les étudiants et les lycéens, qui pour beaucoup sont d’ores et déjà salariés, doit être une priorité.
  • DÉVELOPPER UNE STRATÉGIE OFFENSIVE ET COHÉRENTE
    • La stratégie du syndicalisme rassemblé menée depuis plusieurs décennies a amené le syndicalisme français à essuyer de nombreux échecs sur les enjeux sociaux et économiques, qui s’en est trouvé affaibli. Cela n’est pas sans impact sur les luttes quotidiennes dans les entreprises et les collectivités. La CGT n’est pas épargnée. Il est temps de tirer le bilan et de bâtir une stratégie gagnante, en rupture avec celle qui a amenée le monde du travail dans l’impasse actuelle.
    • Cette stratégie doit s’appuyer sur la mise en commun de toutes nos forces. Cela implique une mise en cohérence des contenus revendicatifs professionnels et territoriaux, pour établir le socle d’un cahier revendicatif interprofessionnel, dans lequel toutes les organisations de la CGT se retrouvent.
    • Ce travail étant fait, il faut dans le même mouvement se donner une stratégie permettant à chacun et chacune d’apporter sa part à l’effort collectif. Ainsi, il n’y a pas d’un côté ceux qui pourraient faire grève et de l’autre, ceux qui ne pourraient pas.
    • Dans le public comme dans le privé, le moindre grain de sable est de nature à perturber l’économie, dans notre société caractérisée par les flux tendus et les effectifs minimas. Conscients de cela et de l’interdépendance des activités entre elles, il faut élever un mouvement social de haut niveau dans lequel toutes nos organisations seront engagées sur la base d’un calendrier précis, et d’objectifs clairs et partagés, définis collectivement.
    • Une stratégie possible pourrait être : lundi pas de bateau, mardi pas de trains, mercredi pas de camions, jeudi tous ensemble en grève et dans la rue, vendredi pas de plateforme logistique, etc. Ceci combiné avec des grèves reconductibles de 1h à 24h par jour, dans un certain nombre de secteurs structurants comme le raffinage de pétrole, la production d’énergie, la sidérurgie, la collecte des déchets, etc. Tout cela renforcé par l’ensemble des modalités d’action décidées dans le reste des activités du public comme du privé.
    • Cette stratégie mise en œuvre de manière cohérente doit permettre à un maximum de travailleurs de s’engager dans la lutte sans s’épuiser rapidement. Elle est basée sur l’unité des organisations de la CGT, elle a pour but et moyen, l’unité d’actions des travailleurs, ce qui amènera naturellement à l’unité syndicale sur des contenus revendicatifs de haut niveau, et non sur le moins disant.
    • Cette stratégie doit afficher clairement l’objectif de bloquer l’économie de sorte à amener patronat et gouvernement à répondre aux revendications du monde du travail. Elle nécessite une mise en cohérence CGT des stratégies professionnelles et territoriales.
    • En clair, il nous faut faire confédération.