LA FRANCE EN GRÈVE #7

LA FRANCE EN GRÈVE

Grèves à Paulstra (métallurgie), à la centrale nucléaire de Penly en Seine-Maritime, à l’hôpital de Bayonne, grèves des sapeurs pompiers du Maine et Loire, grèves des compagnons d’Emmaus dans le Nord, rassemblement contre la répression anti-CGT à Bourges, mobilisations contre la loi Immigration… Quelques illustrations de la lutte des classes en France.

Grève persistante à l’usine Paulstra contre la nouvelle convention collective de la métallurgie

A Vierzon, la grève des métallos de l’usine Paulstra à Vierzon se poursuit depuis plusieurs semaines. Un rassemblement a été organisé par les ouvriers mobilisés avec la présence de délégations de syndicalistes CGT (de Côtes-d’Armor, Maine-et-Loire, Eure ou Loiret et Mayenne), notamment avec la Coordination CGT Hutchinson.

Paulstra est un sous-traitant automobile, fabricant de pièces en caoutchouc antivibratoire, intégré au groupe Hutchinson lui-même détenu majoritairement par la multinationale Total.

Les grévistes s’opposent à la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. La grille de qualifications entérinée par cet accord est particulièrement perçue, et à juste titre !, comme une régression sociale inédite et indécente. « Avant nous avions un système de coefficient basé sur l’individu, désormais la cotation en reconnait que l’emploi et la personne », explique à la presse David Bouquet, élu titulaire CGT et secrétaire du Comité social et économique au sein de Paulstra.

Lire notre décryptage de la nouvelle convention collective de la métallurgie

« Dans des entreprises comme Safran, la mise en place de ces cotations a pris plus d’un an, ici cela s’est fait en à peine quelques mois, déplore le délégué syndical qui dénonce à la fois un manque de travail en amont et un manque de formation de la part des ressources humaines. Nous continuerons à perturber la production, c’est la seule arme dont nous disposons pour nous faire entendre. »,

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Grève à la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime

Les travailleurs de la centrale nucléaire de Penly, près de Dieppe en Seine-Maritime, étaient en grève le jeudi 21 décembre pour exiger l’augmentation des salaires. Dès le matin, la grève, avec piquet de grève et baisse de production d’électricité, et les actions des grévistes ont entrainé le ralentissement de la circulation au niveau de la RD 925.

« Il s’agit d’un mouvement qui porte sur les salaires, » explique la CGT, citée par la presse : « Les négociations au niveau de la branche n’ont pas permis de compenser l’inflation, donc il faut aller négocier au sein de l’entreprise. Nous avons rendez-vous avec les instances jeudi matin à 9 heures. Dès aujourd’hui mercredi la production d’électricité a baissé, et jeudi matin, il y aura un piquet de grève de très bonne heure. »

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Grève à l’hôpital de Bayonne contre l’injustice sociale

Grève massive des agents du centre hospitalier de la côte basque le 19 décembre : près de 600 personnes rassemblées et en grève contre une répartition inique des primes de fin d’année ((et financée par les cotisations de l’ensemble des travailleurs du site), et dont une partie doit désormais être reversée aux cadres uniquement.

L’hôpital de Bayonne compte 4 000 salariés, dont une centaine de cadres. Etranglés comme ailleurs par la vie chère, les travailleurs de l’hôpital sont mobilisés pour dénoncer cette modification de la prime de service des agents « en vue de créer une prime aux managers ». Un nouveau préavis de grève sera déposé par l’intersyndicale pour le 2 janvier si la direction refuse de revenir sur sa décision.

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Mobilisation contre la Loi Immigration

La Confédération CGT a appelé « à la désobéissance civile et à la multiplication d’actions de résistance », contre la loi Immigration qui « remet en cause en profondeur tous nos principes républicains ». Dans une déclaration commune, 45 syndicats, associations et ONG demandent à Emmanuel Macron de « surseoir à la promulgation de la loi », et feront un point d’étape sur la mobilisation dans la société civile, à la rentrée, le 11 janvier.

Lire notre analyse : Loi Immigration : Emmanuel Le Pen brise les droits des travailleurs

D’autres organisations de la CGT se sont également vivement indignées du vote de la loi Immigration et, à l’image de la déclaration de la Fédération nationale des Industries Chimiques CGT, rappelé: « Après le passage en force des retraites, Macron nous montre une fois encore son visage, un banquier au service de la classe bourgeoise, qui agite les questions identitaires pour mieux faire oublier la guerre de classes que nous subissons.

Nous le répétons : il n’y a pas de différence de nature entre Macron et Le Pen et nous nous félicitons, en 2017, comme en 2022, de n’avoir pas appelé à voter Macron « pour faire barrage à l’extrême droite », car l’extrême droite n’est pas un parti mais une orientation politique dans laquelle il est aujourd’hui clair que ce gouvernement se vautre.

C’est par la mobilisation dans les entreprises et par une stratégie de luttes radicales au niveau interprofessionnel, que les travailleuses et travailleurs de ce pays pourront se sortir de cette dérive, toujours plus droitière, de la politique économique et sociale au service des patrons ! »

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Emmaus en grève depuis + de 175 jours

Face au préfet et Emmaüs, « organisations et militants CGT doivent faire masse à la Halte Saint Jean-Emmaüs », déclare l’UD CGT 59 qui appelle à un large rassemblement, dès le 2 janvier à 9h, devant le 181 avenue du Général LECLERC à Saint André Lez-Lille.

Les compagnons grévistes d’Emmaus du Nord sont en grève totale depuis plus de 175 jours.

Ecouter notre podcast avec Said Bouamama, responsable du Comité Sans Papiers 59.

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Rassemblement à Bourges contre la répression anti-CGT

Près de 200 syndicalistes CGT et manifestants étaient rassemblés devant le tribunal correctionnel de Bourges avant la comparution de cinq militants de l’Union locale CGT de Saint-Florent-sur-Cher, dans le Cher.

Dans un cadre global de répression antiCGT tous azimuts et post-mobilisation contre la réforme des retraites, ces militants CGT sont poursuivis « pour dégradation de bien destiné à l’utilité publique et entrave à la circulation, en mars 2023, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites. »

Les motifs ridicules et cette intimidation d’Etat qui ne dit pas son nom ont déjà conduit à l’audition des militants CGT en gendarmerie à la mi-mai de cette année après une plainte de la Direction interdépartementale des routes Centre-Ouest (Dirco).

Pour la CGT du Cher, “l’action syndicale doit être reconnue et non combattue. Nous demandons l’amnistie pour nos camarades et l’arrêt de la répression contre les militants, il y en a plus d’un millier devant les tribunaux, ce sont des syndicalistes et non pas des voyous.”

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Mouvement social chez les sapeurs-pompiers du Maine-et-Loire

À Saumur, comme dans d’autres centres de secours du Maine-et-Loire, la colère des sapeurs-pompiers, qui exigent des moyens, humains et matériels, notamment en termes de bâtiments, ne redescend pas. Alors que le vote du budget du département a été reporté au 26 mars prochain, le mouvement social se poursuit et pourrait faire tache d’huile.

Des actions ponctuelles ciblées pourraient être organisées d’ici au 26 mars. « Nous prévoyons de montrer aux élus combien nous avons besoin de moyens. Nous devons être entendus pour préparer l’avenir. Le budget doit prendre en compte ces besoins », explique Damien Bertaud, représentant syndical CGT du centre de secours de Saumur, cité par la presse.