650 TRAVAILLEURS SANS PAPIERS EN GRÈVE AVEC LA CGT EN ILE DE FRANCE
Grève surprise, organisée, massive et toujours en cours, des travailleurs sans papiers en région parisienne
Le 17 octobre dernier, plus de 650 salariés sans papiers, dont 500 salariés intérimaires, sont entrés en grève avec la CGT en Ile de France et établis 35 piquets de grève sur l’ensemble de la région.
Coordonnée par les unions départementales CGT d’Iles de France, le mouvement de grève a impacté 38 entreprises, dont une dizaine dans la Val-de-Marne.
L’objectif est clair : obtenir la régularisation des centaines de travailleurs sans papiers grévistes. Il faut rappeler que la majorité des salariés en grève travaillent sous le statut d’intérimaires pour des sous-traitants, « au bénéfice » de géants comme Véolia, Chronopost ou encore Carrefour, ce qui, selon la CGT « permet de masquer la surexploitation » de ces travailleurs.
La régularisation du salarié est une possibilité dérogatoire au CESEDA contenue dans la « circulaire Valls » de 2012. Cette circulaire, arrachée à la suite de grandes grèves de travailleurs sans papiers, est toutefois déséquilibrée dans la mesure où la régularisation du salarié est conditionnée au bon vouloir de l’employeur qui doit remplir un formulaire Cerfa de promesse d’embauche. Les discussions avec l’Etat et les autorités ne peuvent démarrer (et sont donc elles aussi conditionnées par le bon vouloir patronal) et s’engager qu’une fois cette première étape franchie.
En d’autres termes, cette voie de régularisation s’apparente au parcours du combattant pour le travailleur sans-papier. Isolée, cette démarche peut paraitre impossible ; la lutte collective, par le regroupement en collectif de lutte par la CGT, fait évoluer le rapport de force, jusqu’à la victoire.
La preuve a d’ailleurs été donnée cet octobre : face à cette grève éclair, le patronat a, dans la plupart des cas, vite cédé face aux revendications élémentaires des grévistes: fournir les documents employeurs… La forme de lutte, la grève avec installation du piquet, le soutien de l’interpro, la force du nombre et de la solidarité, la capacité de réaction face à l’imprévu, les menaces ou la police, les rassemblements organisés au nez et à la barbe des petits chefs devant les entreprises expliquent la victoire. Les autres employeurs, d’abord menaçants puis évasifs, ont cédé ou sont sur le point de céder à fournir l’ensemble des documents employeurs….
La prochaine étape à gagner est le cadrage ministériel pour la définition des critères de régularisations.
Dans sa plateforme revendicative, la CGT pose pour les travailleurs migrants un titre de séjour salarié de plein droit sur preuve du lien de subordination avec un employeur…
La CGT revendique également l’égalité de traitement entre salariés pour la délivrance du titre de séjour par le travail ainsi que la délivrance d’un récépissé avec autorisation de travail lors du dépôt de dossier.
La plateforme revendicative fait également du droit au travail légal pour les demandeurs d’asile un point central, de même que la suppression des dispositions du décret de 2021 en cas de changement d’employeur pour les travailleurs migrants disposant d’un titre de séjour « salarié ».
De plus, la CGT revendique l’obligation pour les OPCO de garantir une formation Français/Langues étrangères à tous les travailleurs migrants admis au titre de séjour par le travail. La CGT revendique aussi l’égalité de traitement pour les travailleurs sous statut d’autoentrepreneur et a prise en compte des inégalités que vivent les femmes salariées migrantes.
Enfin, la CGT revendique le renforcement des effectifs en préfectures et le maintien des accueils physiques en préfecture.