GRÈVE A KEM ONE POUR LA JUSTICE ET LA VERITE

Grève pour la justice et la vérité à Kem-One Fos Sur Mer

Nous l’écrivions dans notre précédent article sur la grève déclenchée à Lanester sur le site du groupe Guerbet : partout dans le pays le patronat serre la vis. Après des mois de mobilisation sociale, il veut imposer son autorité ; le millier de syndicalistes CGT poursuivis, révoqués, menacés par voix judicaires le rappelle également.

Un nouvel exemple, toujours dans les industries chimique, à Fos sur Mer, chez le groupe Kem One. Là encore, le syndicat CGT donne l’alerte et organise la défense des salariés.

Dans une déclaration, la CGT du site dénonce les méthodes chez Kem One Fos/Vauvert et s’insurge : « des mises à pied et des licenciements sans consultation des instances représentatives, une accusation à tort et des coups de pression ».

Une des affaires que cite le syndicat est révélateur des libertés prises par les employeurs dans le management des « ressources humaines » comme ils disent. Arbitraires, injustes, expéditives, « l’enquête » menée par l’entreprise pour démasquer un « voleur » sur le site ainsi que les décisions unilatérales (et illégales) prises par l’employeur, sont une illustration de la toute-puissance patronale.

Le syndicat précise que le salarié accusé à tort a été « mis à pied sans ménagement tel un moins que rien, coupable sans même avoir pu se défendre, sans même avoir été informé de ce dont on l’accusait ! ».

Pour la direction, « ce salarié était coupable et déjà licencié, ce n’était qu’une formalité pour eux, le jour de l’entretien son badge était déjà désactivé et il lui était interdit d’aller voir ses représentants du personnel, inadmissible ! À vos yeux, il ne méritait même plus d’être considéré comme un salarié, juste un déchet que l’on jette à la poubelle sans se soucier des suites. »

« Heureusement que notre syndicat a été prévenu de vos méfaits envers ce salarié sinon, vous auriez mis un innocent au chômage, terrible pour la suite de sa vie dont vous ne vous souciez peu ! », relate encore la CGT. Combien de dizaines de milliers de travailleurs sans syndicat CGT sur le site sont victimes chaque année de la « justice » interne patronale ? Combien de fois le Code du travail ou les éléments les plus élémentaires de procédures internes, sont-ils, chaque année, ignoré, bafouer ou contourner ? Combien de salariés subissent cette impitoyable et insupportable violence et pression de la part de petits chefs et des hiérarchies ?

« La CGT appelle à la grève à la demande de nombreux salariés à 24h reconductible de grève à partir de lundi 23 octobre en réponse à vos méthodes de management de la peur et pour l’ensemble de votre œuvre pour montrer que nous, les travailleurs de Kem One, sommes unis et que nous ne laisserons plus jamais passer de telles méthodes sur notre site. », poursuivait encore la CGT qui exige les retrais de la note et du courrier reçu par le salarié, ainsi  qu’un courrier d’excuse « afin de laver l’honneur [du salarié] et de le communiquer à l’ensemble des salariés. ».

Suite au mouvement de grève massif contre le « management de la peur », la CGT du site a communiqué, rappelant entre autres :

« Nous, les travailleurs de Kem One, pouvons être fier de nous, de ce que nous sommes, nous avons prouvé par là et montrer à la direction locale, au CODIR et à la direction générale que sans les salariés de cette entreprise, sans notre organisation syndicale, ils ne sont rien !

Un élan de solidarité s’est engagé derrière ce salarié accusé à tort, trainé dans la boue en place publique, par une direction avide d’autoritarisme envers les travailleurs de notre société. Mais au-delà de ça, c’est toute votre politique sociale qui est sanctionnée.

Nous espérons que la direction et le CODIR a retenu la morale de cette histoire, qu’utilisé des méthodes de voyou à l’encontre des salariés est intolérable ! Que l’injustice est insoutenable ! Et que cela vous serve de leçon mesdames et messieurs de la direction, car la prochaine fois, ce ne sera pas 24h de grève que nous ferons, nous irons encore plus loin dans la démonstration de force. »

La généralisation des cas de procédures abusives, express et arbitraires illustre le niveau de violence sociale dans notre pays et est une forme sournoise de maltraitance, et donc de management, patronale. La généralisation, dans toutes les entreprises et tous les services, d’un syndicalisme de lutte, et l’élévation du rapport de force, y compris par la grève, est la seule réponse efficace et efficiente à opposer  au gouvernement et au patronat.