A GUERBET LANESTER, LES OUVRIERS DEBRAYENT

A GUERBET LANESTER, LES OUVRIERS DEBRAYENT  

Quelques mois après la fin de la mobilisation contre la réforme des retraites, le « retour à la normale » décrété par le gouvernement se concrétise par un serrage de vis dans certaines entreprises. Si le mouvement social a montré une capacité à agir, insuffisante toutefois pour gagner, les secteurs les plus combatifs sont la cible de la répression, patronale et d’Etat, directe ou plus sournoise.

Parallèlement, le patronat continue de bénéficier d’une organisation du travail façonnable selon sa volonté. Le recours à l’intérim, le chômage et la précarité organisées pour peser sur les salaires et diviser les travailleurs, pèsent sur les épaules de tous et toutes.

En tout état de cause. La situation sociale est bien plus brulante que ce que CNEWS, l’AFP ou Emmanuel Macron voudraient nous faire croire. C’est le cas par exemple sur le site industriel de Guerbet à Lanester, en Bretagne où, les salariés, avec la CGT, sont en lutte face à une situation de management nauséabond.

« A l’échelle de l’entreprise, la répression syndicale suite aux différents mouvements des retraites est la preuve que les procédés d’intimidations sont de plus en plus créatifs mais d’une violence incontestable. », rappelle ainsi la CGT du site industriel, soulignant « l’augmentation des ruptures de contrats sur notre site est alarmante ne laissant pas de place à l’erreur en affichant clairement, une absence d’empathie dans le traitement de l’humain. »

La CGT souligne un durcissement de la politique patronale et note avoir observé depuis plusieurs mois et années « le dégraissement effectué, pas le droit à l’erreur et encore moins d’exprimer un désaccord avec la politique menée. Nous avons du mal à recenser les licenciements, ruptures conventionnelles ou autres inaptitudes au poste tellement ces chiffres sont gardés confidentiels »

La CGT Guerbet rappelle dans un bulletin l’état de « mal être profond de nombreux salariés du site dû à leurs conditions de travail », mentionne la détresse des salariés et le recours au DGI pour tenter de forcer la direction à sortir de son inertie. Au pied du mur, la direction a envoyé le CSE (majorité CGT) en justice. Une réponse qui en dit long sur le respect des salariés.

Le cœur du problème, similaire dans tant d’entreprises est simplissime. Le salarié est-il une simple variable d’ajustement, une « ressource humaine » à part entière ? Pour le patronat, la réponse est évidente, il a besoin, comme nous l’écrivions plus haut, de la « flexibilité », « l’agilité » pour se développer. Il récuse le droit à chacun de vivre dans la stabilité.

A Lanester, la CGT est claire : « nous réclamons une embauche pérenne à temps plein et pas une mission intérim de trois mois qui ne servira qu’à quantifier, tenter d’optimiser mais surtout de dissimuler une charge de travail intolérable dans une usine si instable et dépendante des humeurs/objectifs de nos élites! »

La stratégie de la tension, de l’intimidation larvée ou frontale, font partie de la « panoplie » de management autoritaire. Elle se double invariablement de brimades, vexations, provocations, tentatives de manipulation, promotion de la délation à tous les étages. Cette instauration d’un climat toxique n’est en rien le fruit du « hasard ». Il s’agit, toujours, de créer un environnement peu propice aux échanges entre salariés et donc de prise de conscience, et des problèmes collectifs, et de l’outil commun, le syndicat pour lutter.

Toutefois, la classe ouvrière, ses syndicats CGT et ses militants ont la peau dure. Le débrayage sur le site est une illustration de la combativité ouvrière et démontre la détermination des salariés face à l’injustice.