5 RÉFLEXIONS CONTRE LA LOI IMMIGRATION ET SON MONDE

5 RÉFLEXIONS CONTRE LA LOI IMMIGRATION ET SON MONDE

Plus de 150 000 manifestants ont battu le pavé le samedi 21 janvier à l’appel d’une vaste coalition de syndicats, dont la CGT, de partis politiques et d’associations. Une semaine auparavant, des milliers de personnes s’étaient également mobilisés le dimanche 14 janvier.

La régression sociale extrême portée par cette nouvelle loi xénophobe a été dénoncée, il reste encore à convaincre largement autour de nous, avant comme après la probable mise en application de ce nouveau dispositif de contrôle, sanction, exclusion-expulsion :

1/ Cette Loi prouve la fusion idéologique (latente puis accélérée) entre l’extrême-centre, la République autoritaire en Marche, la droite extrême et l’extrême droite. Il n’y a aucune différence  de nature entre Valls, Macron, Ciotti et Le Pen. Gageons ici que nombre de responsables macronistes et « républicains » qui jurent encore être le seul barrage au Rassemblement national trouveront des places de choix dans un gouvernement RN.

2/ La mobilisation contre la loi Immigration, pour être effective, doit passer un cap. Pour le moment, les formes de luttes et d’expressions publiques choisies par les dirigeants politiques, syndicaux et associatifs est essentiellement morale (charité et misérabilisme), symbolique, et « par le haut ». Tribune de 201 personnalités, communiqués courroucés, marches du dimanche. Evidemment, c’est un minimum vital. Mais, attendre la promulgation de la loi par Macron et le verdict du Conseil Constitutionnel s’apparente – à l’image de l’attitude passive et attentiste de l’intersyndicale pendant la mobilisation contre la réforme des retraites – au choix de la désorganisation et de la défaite.

3/ L’appel à la désobéissance civile est une bonne idée. Nous l’avions d’ailleurs d’emblée évoqué, en écho aux appels à la désobéissance, notamment contre les mesures autoritaires dites « sanitaires » (confinements absurdes et abusifs, pleins pouvoir à Macron et cie, Pass de la Honte, etc…) ou encore contre la loi Sécurité globale, que nous avions publiés ou relayés. Cet esprit de résistance et de désobéissance que nous appelons de nos vœux en 2024 ne peut pas tomber pas du ciel mais doit s’organiser, et d’ailleurs ne surtout pas rester cantonné à une démonstration d’impuissance citoyenne mais bien basculer dans la désobéissance sociale et politique.

4/ La lutte implacable contre la loi Immigration, ses commanditaires et ses complices ne peut s’exonérer d’une réflexion et analyse quant à l’utilisation, impérialiste, par le Capital de l’immigration comme main d’œuvre corvéable à merci. La division des travailleurs, organisée par les capitalistes, doit être combattue sur tous les plans. A titre d’exemple, la revendication de démantèlement des Centres de Rétention Administrative (qui préexistaient depuis longtemps à la loi Immigration) apparait comme une évidence.

5/ Il nous faut convaincre les travailleurs, dans un climat de fascisation du pays, que cette loi Immigration non seulement attaque frontalement les droits des travailleurs étrangers dans notre pays, ne réglera aucun problème réel ou fantasmé, et tirera vers le bas l’ensemble des droits sociaux et politiques de notre peuple. Ainsi, la convergence d’intérêts et l’unité d’action entre tous les travailleurs doit être recherché pour, non seulement gagner la bataille des idées, mais aussi contraindre le Pouvoir à abroger sa loi.

Avec l’adoption de la loi Immigration et les annonces d’une grande offensive anti-sociale, l’année 2024 débute avec un condensé de la politique ultra-libérale, ultra-autoritaire et xénophobe du régime de Macron. Comme l’expliquait déjà l’écrivain Joseph Andras dans un texte brillant publié au lendemain de la promulgation de la réforme des retraites : « Rien ne les arrêtera ; il faut donc les arrêter. »