Une semaine après l’entrée en grève reconductible de plusieurs secteurs pour « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars, quelques éléments pour faire le point :
Tout d’abord, les journées des 7 et 8 mars a été particulièrement impactant sur l’économie. Plusieurs millions de manifestants ont également battu le pavé. Les manifestations du samedi 11 ont été l’occasion de souligner la détermination des travailleurs pour gagner le retrait de la réforme des retraites.
>> Selon la SNCF et la RATP, les trafics demeurent perturbés pour lundi et mardi. En Ile de France, il y a 1 train sur 2 sur le RER B. L’interconnexion est aussi maintenue à Gare du Nord. Il faut aussi prévoir 1 train sur 2 sur le RER C. Sur le RER D, 2 trains sur 5 circulent. L’interconnexion est suspendue entre Gare de Lyon et Châtelet les Halles, et il n’y a aucune circulation entre ces deux gares.
3 TGV sur 5 circulent en moyenne ce lundi, dont 1 sur 2 sur l’axe Sud-Est, 3 sur 4 sur les Ouigo et 1 sur 4 pour les trains de province à province. Sur le TER, il faut prévoir 1 train sur 2 en moyenne. Du côté des Intercités, 1 train de jour sur 3 circule en moyenne, tandis qu’il n’y a aucun train de nuit de dimanche à lundi et de lundi à mardi.
>> Du côté du secteur pétrolier, cinq raffineries sur six sont en grève reconductible. Les grévistes de la raffinerie de Feyzin ont voté l’arrêt des installations la semaine dernière. Les avitailleurs (« pompistes du ciel ») sont également entrés en grève reconductible à l’appel de la CGT.
Les grèves reconductible et actions de perturbations de l’économie se sont également multipliées sur les dépôts pétroliers. D’ailleurs, ce lundi 13 mars, dans un communiqué commun, la fédération CGT des Ports et docks, la Fédération nationale des Industries chimiques CGT et l’UD CGT 13 ont salué « l’entrée en grève reconductible de FLUXEL, le point d’entrée majeur des produits pétroliers importés en France, ainsi que DPF (Dépôt Pétrolier de Fos) qui voit transiter des milliers de camions chaque jour. »
>> Dans l’énergie, les grèves reconductibles se poursuivent, notamment dans les centrale nucléaire, ou encore à Enedis, EDF, GRDF etc. Partout, « le ton monte ». Les travailleurs des industries électriques et gazières continuent de mener, tous les jours, dans tous les départements du pays, des opérations escargots, des opérations « robins des bois », des actions de « sobriété énergétique » à l’image du site des futurs JO de Paris plongé dans le noir la semaine dernière.
>> A Paris, et en région parisienne, la grève reconductible des travailleurs de l’assainissement, du nettoiement, de la collecte des déchets, des centres de tri et des incinérateurs, se fait sentir et ressentir dans l’ensemble de la capitale : plus de 5000 tonnes d’ordures s’accumulent dans les rues de Paris.
Avec la CGT FTDNEEA, les grévistes ont mis à l’arrêt les trois incinérateurs et bloquent les six garages à bennes et de 130 ateliers. Par ailleurs, à Vitry, le site de collecte de déchets du groupe Pizzorno est toujours en grève et bloqué par les grévistes avec la CGT.
>> Les travailleurs des sites portuaires sont très mobilisés contre la réforme. La fédération CGT des Ports et Docks monte encore d’un cran dans le rapport de force et appelle à 72h de grève les 14, 15 (journée de grève nationale interpro), et 16 mars. La CGT appelle aussi à des « opérations ports morts » le 16 mars.
Les travailleurs des Ports et Docks, massivement en grève à l’appel de la fédération CGT les 7 et 8 mars, avec des opérations ports morts très impactantes sur tous les ports de France, notamment à Marseille, Fos, au Havre, à Rouen, Saint-Nazaire, Brest, Bayonne La Rochelle ainsi que dans des ports fluviaux, comme à Lyon, Lille ou encore Gennevilliers.
Nous nous sommes focalisés sur certains secteurs, les plus en pointe dans la grève reconductible, mais de très nombreuses grèves éclatent, en dehors des appels nationaux à la grève interpro. C’est le cas dans les industries pétrochimiques, le commerce et les services, dans l’agroalimentaire, la métallurgie, l’éducation, etc…
La grève reconductible peut s’effectuer de différentes manières, sous différentes modalités. Utilisons l’intelligence collective et ouvrière pour disloquer, tous et ensemble et en même temps, le fonctionnement de l’économie. Faisons leur payer, par exemple la généralisation du flux tendu en frappant adroitement pour contribuer, tous et toutes, à la bataille et, à la victoire.