SANOFI CIBLE LA CGT

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SANOFI CIBLE LA CGT POUR CASSER LA COLERE  

Le groupe Sanofi a été paralysé pendant plus d’un mois par une grève massive et inédite, et principalement impulsée par la CGT. Après avoir méprisé les grévistes, envoyé la police contre les travailleurs en lutte, tout fait pour invisibiliser la lutte dans les médias tout en relayant des fake news sur les réelles causes des pénuries passées, présentes et à avenir de médicaments, la puissante multinationale – qui ne s’attendait pas à un tel niveau de colères et mobilisations- s’en prend désormais aux syndicalistes CGT et « leaders grévistes ».

Ces attaques contre des travailleurs visent à intimider et à créer un climat général de peur dans l’entreprise. Pour casser les solidarités nées de la grève, dissuader de parler, reprendre la main, faire rentrer dans le rang. Il s’agit là d’un moyen particulièrement sournois de la direction pour, en s’attaquant à des individus, s’en prendre en réalité au droit de grève en envoyant un message général à l’ensemble des travailleurs du groupe : « tu fais grève, méfie-toi ».

La CGT Sanofi a ainsi dénoncé « des méthodes dignes des représailles du patronat du siècle dernier, voire même du 19ème siècle » en pointant du doigt la convocation pour un « entretien préalable » à « une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute lourde » de deux élus CGT travaillant sur le site de Trait, en Seine-Maritime,

 « La direction fait preuve d’aveu de faiblesse en visant des leaders CGT pour tuer toute rébellion à venir », ajoute encore la CGT qui appelle tous les salariés à rejoindre le site de Trait partir de 13 heures et à faire grève de 14 heures à 15 heures les 4 et 5 janvier, jours de convocation des quatre travailleurs ciblés par Sanofi.

«La Fédération nationale des Industries chimiques CGT mettra en œuvre tous les moyens dont elle dispose pour qu’aucun de ses membres ne soit victime d’une injustice, ni ne soit sanctionné pour avoir tout simplement fait valoir son droit légitime et constitutionnel de faire grève », a également affirmé la FNIC CGT dans un courrier adressé à la direction de Sanofi.

Cité par la presse, Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT, a rappelé que l’insuffisance des augmentations de salaire concédées (4 % de hausse et pas d’augmentation inférieure à 1 500 euros brut annuels) par un accord dit de fin de conflit signé mi-décembre entre la direction de l’usine du Trait et une partie des syndicats (sans la CGT), avaient conduit à la poursuite du mouvement. Un phénomène déjà observé ailleurs, comme à Total ou ExxonMobil ou des syndicats, sans prendre part à la grève, se permettait de signer pour « légalement » casser ou tuer la grève.

Toujours cité par la presse, le coordinateur CGT a déclaré : « Le mouvement est suspendu pour les fêtes de fin d’année mais 2023 sera sûrement une année encore compliquée, la grogne est toujours là. C’est peut-être pour ça que Sanofi a décidé de taper un grand coup pour faire rentrer tout le monde dans le rang. »

Face aux grèves pour les salaires qui se multiplient et un élan qui ne demande qu’à s’inter professionnaliser, le patronat sort la matraque et espère, « en coupant quelques têtes » apaiser à la manière forte le « climat social ».

Dans les industries chimiques comme dans les industries électriques et gazières, avec notamment l’instrumentalisation des services de l’antiterrorisme par RTE, la répression est la réponse la plus désespérée du patronat. Les récentes victoires à GRDF l’ont toutefois démontré : malgré toute sa panoplie répressive, le patron peut être contraint à céder par l’usage inflexible du droit de grève et l’arrêt de travail.