Zelensky fait son marché de la mort, les travailleurs passent à la caisse !
Pour la première fois depuis le début de la guerre entre l’OTAN-Ukraine et la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est déplacé dans les capitales de ses principaux alliés de l’UE. Il a notamment rencontré le 9 mai, le premier ministre britannique, Rishi Sunak à Londres, le président Macron et le chancelier allemand Scholz à Paris, avant de rencontrer les chefs d’État des 27 de l’UE à Bruxelles le 10 mai. Zelensky s’est également rendu à Rome puis Berlin le 15 mai.
Un renforcement de l’engagement militaire des pays de l’UE-OTAN. À Berlin, Zelensky est reparti avec une promesse d’un nouveau paquet d’aide militaire à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Il s’agit de nouvelles livraisons de batteries de défense anti-aériennes, de véhicules blindés, de chars et de drones. Des engagements similaires ont été pris par la majorité des pays de l’UE comme la France ou encore l’Italie. Londres semble avoir franchi un nouveau cap dans son soutien militaire, en annonçant livrer à l’Ukraine des missiles de longue portée – de 250 à 400 km – Storm Shadow. Le missile a une masse de 1 300 kg dont une charge utile de près de 450 kg, un diamètre de 1 m et une envergure de 3 m. Cette arme de destruction et de mort coûte officiellement 850 000€ l’unité. C’est à ce prix que les puissances impérialistes jouent avec les vies des travailleurs et des travailleuses.
Cette escalade ne semble toutefois pas satisfaire Zelensky et ses alliés de l’OTAN. En effet, cette tournée européenne a été l’occasion pour le pouvoir ukrainien de rappeler « son besoin » d’avions de chasse. Ainsi, lors de son entretien télévisé – lundi 15 mai – le président Macron a annoncé que la France s’apprêtait à former des pilotes ukrainiens sur des avions de combat européens type Mirage. Si Macron ne s’est officiellement pas engagé sur des dates précises de livraison, il est évident que cette formation laisse présager une future aide militaire aérienne française. Alors qu’au début du conflit, certains politiques et journalistes feignaient naïvement de se demander si une mitrailleuse était ou non une arme défensive, nous ne pouvons que constater qu’une fois que le mécanisme militariste est enclenché, il n’y a plus de limite. Munitions, missiles antichars, obusiers, véhicules blindés, chars, missiles de longue portée, drones kamikazes et demain avions de chasse… la liste chronologique des catégories d’armement livrées à l’Ukraine dévoile cette fuite en avant des pays membres de l’OTAN.
Sur le terrain des opérations, l’armée ukrainienne a déjà fait usage de ses nouveaux missiles. Selon le Kremlin, des missiles Storm Shadow ont frappé Louhansk et sa région, à quelques dizaines de kilomètres du front dans le Donbass. Le ministère de la Défense russe a affirmé avoir intercepté l’une de ses frappes : « Les systèmes de défense antiaérienne ont intercepté sept missiles antiradar Harm, un missile de croisière de longue portée Storm Shadow et 10 [projectiles] de lance-roquettes multiple Himars ». Si les médias dominants s’accordent pour célébrer la décision des pays « occidentaux » de livrer à l’Ukraine ces nouvelles armes c’est parce que pour eux, comme pour les capitalistes qui les possèdent, la guerre est une fatalité. Aucune politique de paix ne serait envisageable tant que l’un des deux belligérants ne serait totalement défait militairement. Les travailleuses et travailleurs d’Europe ont déjà été confrontés à ces discours bellicistes qui ne bénéficient qu’à ceux qui tirent profit de la guerre, qu’ils soient français, anglais, allemands, étasuniens, russes ou ukrainiens.
Faire payer aux travailleuses et aux travailleurs la guerre en Ukraine. Pour les bourgeoisies européennes c’est aux travailleuses et de travailleurs d’Europe de payer le prix de la guerre impérialiste des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE avec la Russie en Ukraine. Alors que l’inflation étrangle depuis plusieurs mois les peuples européens, elle a encore progressé au mois d’avril 2023 : + 6,9 % en France, + 7,6 % en Allemagne et jusqu’à + 24,5 % en Hongrie. C’est par la baisse de notre salaire réel, c’est-à-dire ce que l’on peut acheter avec la paie, que l’on finance la guerre. En Allemagne, en Angleterre, en France, partout les travailleuses et les travailleurs réclament des augmentations de salaire. De même, la lutte pour la paix en Ukraine et dans le monde, pour la désescalade militaire est inséparable de nos luttes, en France, pour le progrès social. La contre-réforme des retraites ne vise qu’à dégager des marges budgétaires pour fiancer les 410 milliards d’euros du budget militaire français. La fin de la guerre en Ukraine, l’élimination de toutes les guerres impérialistes, le désengagement et le démantèlement de l’OTAN et de toutes les coalitions militaires, ainsi que l’abolition des armes nucléaires est la seule voie à suivre pour garantir le droit des peuples à vivre en paix et à déterminer librement et indépendamment leur présent et leur avenir. Aussi, l’arme la plus puissante que possède les travailleuses et travailleurs du monde est l’internationalisme, il lie entre elles les luttes des peuples et brise l’isolement et la mise en concurrence des peuples à l’échelle mondiale.
Les récits officiels de l’OTAN selon lesquels l’objectif de l’alliance serait de « assurer la sécurité de son milliard d’habitants » ne convainquent plus les peuples qui savent que la mission sanglante de cette alliance impérialiste est de maintenir et d’étendre autant que possible le rapport de force existant favorable aux pays de l’OTAN pour sauvegarder les profits de leurs monopoles. Aussi, il est particulière hypocrite de la part des dirigeants des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN d’invoquer le droit international et la défense de la liberté lorsqu’ils parlent de l’invasion russe de l’Ukraine. L’OTAN est la première à faire la guerre, à intervenir dans les affaires intérieures des autres États, à modifier les frontières et à violer le droit international et les droits de l’homme afin d’étendre ses sphères d’influence et de servir ses plans géostratégiques.
Faire vivre et renforcer la lutte pour la paix. La paix mondiale ne peut être protégée par la militarisation ou en parrainant toutes sortes d’idéologies fascistes et nationalistes d’extrême droite. La paix mondiale ne peut reposer sur des sanctions et des guerres économiques. Ceux qui, par principe, défendent la paix et la liberté, se battent pour la dissolution de l’OTAN et de toutes les coalitions militaires, le démantèlement des armes nucléaires, le respect de l’indépendance et de la souveraineté de tous les pays, et pas seulement de ceux qui s’alignent et servent les intérêts des États-Unis et leurs alliés.
Le rôle historique des travailleuses et des travailleurs en France et de leurs organisations de classe est de mener la lutte contre l’impérialisme français très largement vassalisé aux intérêts des impérialistes étasuniens. Dès le début, UnitéCGT a sonné l’alarme contre un risque d’embrasement généralisé et continue de le faire. Nous poursuivons nos efforts pour mettre un terme l’implication de notre pays dans la guerre impérialiste, notamment pour obtenir : la fin des livraisons d’armes et de chars, la fin du soutien – financier, militaire et politique – à la guerre de l’OTAN en Ukraine, la fin des sanctions contre la Russie, la sortie immédiate de l’OTAN et la dissolution de cette organisation terroriste. Faisons vivre ce slogan internationaliste : « Plus un seul soldat français hors de France. Pas un euro, pas un soldat, pas une seule arme pour la guerre impérialiste. ».