LA MANIFESTATION DU 28 MAI 1952 CONTRE LE GÉNÉRAL RIDGWAY-LA-PESTE

MÉMOIRES OUVRIÈRES : LA MANIFESTATION DU 28 MAI 1952 CONTRE LE GÉNÉRAL RIDGWAY-LA-PESTE

Le 28 mai 1952, une manifestation est organisée à Paris par le Mouvement de la Paix, la CGT, le PCF, l’Union des Femmes Françaises pour protester contre la visite du général américain Matthew Ridgway, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Corée.

Malgré l’interdiction de la manifestation, la saisie de dizaines de milliers d’exemplaires du journal communiste l’Humanité, la répression féroce des activités appelant à manifester, les Parisiens défileront en nombre contre la guerre de Corée, l’OTAN et le général américain surnommé « Ridgway-la-Peste » ou « le général microbien ».

De véritables batailles de rue auront lieu ce 28 mai 1952, les manifestants s’opposant aux charges policières. Ainsi, deux heures durant, 20 000 manifestants vont affronter la police.

Des centaines de blessés seront à déplorer, tant du coté des forces de l’ordre que des manifestants.

Surtout, deux militants ouvriers, Hocine Belaïd, employé communal à Aubervilliers, et Charles Guénard, ouvrier tourneurs sont assassinés par balles par des policiers tandis que les manifestants arrêtés sont systématiquement passés à tabac.

Un des plus importants responsables du PCF, Jacques Duclos est également arrêté. Devant le ridicule des accusations de « trahison » et l’absence de preuves, il sera libéré le 1er juillet.

A l’automne, l’attaque contre les organisations ouvrières et démocratiques se développera encore davantage. Devant la menace aiguë de répression, Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT, doit plonger dans la clandestinité. C’est seulement à la fin de l’année 1953 que l’affaire sera classée.

Les obsèques d’Hocine Belaïd réuniront des centaines de personnes le 13 juin 1952 à Aubervilliers où le maire, Charles Tillon, prononcera le discours d’hommage. Un long cortège accompagnera alors Hocine Belaïd au cimetière d’Aubervilliers.