Loi « Travail forcé » : Surveiller, Contrôler, Punir

Loi « Travail forcé » : Surveiller, Contrôler, Punir

Pour 2025, alors même qu’il accompagne tous les plans de suppression d’emploi, le pouvoir macroniste prévoit bien la poursuite de sa guerre contre les chômeurs et précaires !

Après avoir enchaîné les réformes assassines de l’Assurance-Chômage et remplacé Pôle Emploi par France Travail, c’est la fameuse mesure de conditionnalité des allocations qui va entrer en application au 1er janvier.

En clair cette mesure prévoit d’imposer à l’ensemble des travailleurs inscrits à France Travail,  15h d’activité minimum sous peine de suspension des allocations. Toutes les allocations sont concernées : l’indemnisation chômage, le revenu de solidarité active et même ceux qui perçoivent l’allocation adulte handicapé et sont soumis à l’obligation de recherche d’emploi.

La nature des activités sont hétérogènes et dépendront du parcours dans lequel seront orientés par un algorithme reposant sur un « score d’employabilité » les inscrits : emploi / social-emploi / social. Ainsi les activités pourront variées allant d’une prise de rendez-vous chez un professionnel de santé afin de « lever ses freins au retour à l’emploi » jusqu’à effectuer une période de mise en situation professionnelle.

Dans tous les cas, ce que prévoit la loi dite du « plein-emploi » c’est surveiller, contrôler et punir. Tous les allocataires, et également les conjointes de ceux percevant le RSA, seront obligatoirement inscrits à France Travail et devront signer un contrat d’engagement. Contrairement au projet personnalisé d’accès à l’emploi qu’il remplace, le contrat d’engagement fait moins référence au projet du travailleur privé d’emploi que des métiers dits en tension.

Pour être clair, les inscrits et futurs inscrits seront donc tenus de réaliser 15h d’activité minimum pour retrouver un emploi dont le patronat a soi-disant besoin. Rappelons plus que la moitié des postes « vacants » sont en réalité déjà occupés et que les métiers dits  « en tension » sont occupés par des travailleurs précaires et le seront donc toujours.

Favoriser la concurrence des travailleurs entre eux, faire accepter les emplois le plus précaires : ce sont les vrais objectifs de la loi dite du plein emploi. En cela elle est la continuité des ordonnances macron de 2018.

Obnubilé par la réduction des coûts de production, le patronat a obtenu du gouvernement que les allocataires puissent se voir imposer du bénévolat. Alors que le gouvernement s’est toujours montré rassurant, affirmant que ce ne sera jamais du travail gratuit, obligatoire ; il suffit d’écouter les appels de pieds de certains patrons pour se convaincre du contraire.

C’est notamment de le cas pour Stellantis qui veut faire appel à des bénévoles pour travailler dans son usine à Hordain. Pour Cédric Brun, secrétaire de l’UD CGT 59 en charge des questions industrielles, « l’idée est de toujours faire travailler plus gratuitement les salariés, notamment ceux qui n’ont pas la possibilité de refuser les tâches les plus ingrates et difficiles ».

France Travail, la conditionnalité des allocations contre 15h d’activité dont du « bénévolat » appelle à une réaction d’ampleur de notre classe sous peine de voir les rémunérations et conditions de travail sévèrement attaquées.

Face à un patronat qui veut nous ramener aux heures les plus sombres de notre histoire, l’heure n’est plus à la négociation des chartes, comme durant les jeux olympiques, mais bien à la résistance organisée et offensive des travailleurs avec la CGT !