« Prolétariat, connais ta force, Et déchaine là » (Aragon, Front rouge, 1931)
Cette semaine, la mobilisation sociale doit être encore plus forte que les jours précédents. Alors que le gouvernement a décidé de passer en force sur sa réforme des retraites malgré la grève générale la plus forte du 21e siècle en France, la journée du 17 décembre et ses suites s’annoncent énormes.
Faisons un point sur notre ennemi, ce qu’il veut, et les stratégies à même de les mettre en situation d’échec et mat.
Qui est notre ennemi et que veut-il ?
Nos ennemis ont un nom : la bourgeoisie. Ces adversaires de classe contrôlent et dirigent l’Etat. Ils sont organisés en partis, lobbys, groupements patronaux, etc.. Ils disposent du Parlement, de la justice, de la violence policière et de quasiment tous les relais médiatiques.
Depuis plus de 30 ans (en réalité, depuis toujours), cet ennemi se borne à transformer notre pays selon ses projets. Combien de réformes destructrices et antisociales nous ont-t-ils imposé, tout en qualifiant systématiquement notre pays « d’irréformable » à chaque nouvelle mesure ?
Aujourd’hui, le pouvoir a décidé de frapper un grand coup et de relancer, au nom de la mondialisation heureuse, la destruction de notre modèle de protection sociale, la mise à mort de nos conquêtes sociales arrachés au patronat et à son Etat.
Ne nous trompons pas, derrière la casse de l’Assurance-retraite (et de l’Assurance chômage) se dissimule également la casse à venir de l’Assurance-Maladie, la destruction de la Sécurité sociale.
Cette réforme des retraites, soutenue par le patronat français, américain, européen, est idéologique et ouvre la voie à la main mise par les grands fonds de pensions (français comme étrangers) sur les milliards d’euros d’épargne des Français.
Pour gagner la bataille, une seule revendication : le retrait de la réforme
Le taux exceptionnel de grévistes, tout secteurs confondus, la reconduction immédiate de la grève dans plusieurs secteurs structurants (SNCF, RATP…), les actions coup de poing, la détermination des travailleurs en lutte, le nombre très élevé de manifestants traduit à bien des égards la compréhension par le plus grand nombre des enjeux de la bataille qui se joue.
Ce qui a permis l’entrée en guerre sociale de ces millions de travailleurs, souvent non-syndiqués, c’est la lisibilité et la clarté du mot d’ordre mis en avant par la CGT, à savoir le retrait pur et simple de la réforme des retraites. Pas de négociations, pas de retouches marginales d’un texte qui a pour seul objet la casse de nos retraites.
« La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat », disait l’ancien secrétaire général de la CGT, Henri Krasucki. Rester ferme et inflexible sur ce principe essentiel est la clé de la mobilisation, et donc de la victoire.
Pour gagner, une seule stratégie : tout bloquer
Si notre adversaire est puissant, il a déjà été vaincu par le passé. La source de leurs richesses et pouvoirs est également leur point faible : l’économie, le porte-monnaie, notre exploitation. La grève est la seule violence de classe susceptible de rappeler qui produit les richesses dans ce pays et d’établir un rapport de force conséquent.
Lire aussi : Bataille des retraites : pourquoi les taux de grévistes et l’engagement des salariés sont-ils si forts ?
Depuis le 5 décembre, la CGT et la classe ouvrière a entamé une longue bataille pour gagner le retrait de la réforme des retraites. Disons-le, le mouvement de grève et la mobilisation en générale est puissante. Déjà, la multiplication des blocages économiques (transports, ports, carburant, énergie…) commence à faire effet.
Mais cela ne suffit pas encore. Le gouvernement s’acharne encore à répéter que le pays n’est pas bloqué. Prouvons-leur le contraire : concentrons nos forces sur les grèves, les occupations, les blocages économiques. En un mot, généralisons la grève illimitée !
Si nos ennemis disposent de leurs outils, nous avons également les nôtres : l’organisation. C’est dans et par la CGT que nous réussirons à les mettre à terre. La confédéralisation des luttes par la CGT est le moyen de réaliser généraliser la grève interpro illimitée, et donc de l’emporter face à un pouvoir qui ne recule que lorsqu’il y est contraint.
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