« Drang nach Osten » ? L’UE investit pour la guerre, contre la Russie
L’augmentation générale et exponentielle des dépenses d’armement en Europe – et dans le monde – a illustré l’année dernière le danger très réel d’une conflagration générale et d’une guerre généralisée.
Ces dernières semaines ont été l’occasion de confirmer cette tendance très inquiétante. En effet, trois pays européens, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne, ont signé le 30 janvier dernier un accord pour développer les routes logistiques militaires vers l’Est. Assisterait-on au retour du « Drang nach Osten », ou « poussée vers l’Est » – terme historique désignant la colonisation allemande de l’Europe de l’Est ? Le terme utilisé ici est bien entendu volontairement provocateur mais a le mérite de rappeler certaines tendances lourdes qui, dans les moments de crises, tensions, et guerres, resurgissent, quasi-systématiquement.
L’objectif, tel que défini par les puissances concernées, est de pouvoir déplacer « plus rapidement et plus efficacement » des soldats et du matériel militaire et sécuritaire depuis les ports en eau profonde de la mer du Nord jusqu’aux frontières orientales de l’Union européenne.
Outre les installations ferroviaires, « les projets amélioreront les infrastructures à double usage [civil et militaire] dans les ports maritimes en Belgique et en Suède, les aéroports en Lettonie et en Lituanie, et les voies navigables intérieures en France », souligne la Commission qui préconise, avec les militaires, une harmonisation des normes entre pays européens pour faciliter les transports militaires.
La Commission européenne a ainsi annoncé une enveloppe de 1,7 milliard d’euros sur la période 2021-2027 pour ce plan de modernisation des infrastructures militaires de transport, évalué à 6,5 milliards d’euros en 2020 (donc avant même la guerre à échelle entre l’Ukraine et la Russie).
Pire, certains pays membres de l’UE proposent de créer un équivalent militaire à l’espace Schengen. Une telle proposition rend très concrète la perspective – encouragée par les bellicistes en France, en Europe et aux Etats-Unis – d’une force armée européenne, coordonnée ou intégrée.
Les capitalistes en Europe ne veulent pas « soutenir » les Ukrainiens mais bien faire la guerre aux Russes. Les travailleurs, russes ou ukrainiens, français comme allemands, polonais ou américains, tous et toutes n’ont rien à gagner, mais tout à perdre, dans cette dangereuse course vers la guerre et la destruction mutuelle. Le camp de la Paix doit sonner l’alarme. On nous emmène, pas à pas, vers un conflit de haute intensité avec la Russie. Les projets morbides des capitalistes doivent être dénoncés et avortés.