Contre-réforme des retraites : tous sur le pont pour faire plier Macron !

L’indigne rapport du sénateur Delevoye (Les Républicains) , qui servira de base à la réforme « des retraites du président Macron », est un nouvel élément qui nous permet de comprendre la rupture Thatchérienne qu’incarne le macronisme en France.

La création de la Sécurité Sociale en 1945 a été arrachée par les organisations ouvrières (CGT et PCF) issu de la Résistance. Depuis cette date, le patronat et tous les gouvernements tentent d’affaiblir et de remettre en question notre régime par répartition pour mettre la main sur la manne du salaire socialisé que constituent les cotisations, cette part du profit prélevée pour alimenter nos caisses de solidarité, et qu’il leur est insupportable de laisser filer.

A chaque fois, c’est la résistance ouvrière derrière la mobilisation syndicale, animée par la CGT qui a permis de repousser, différer ou minimiser ces assauts. A mesure de l’affaiblissement du mouvement ouvrier à la fin des années 1980, les attaques se sont faites plus frontales (réforme Balladur de 1993, plan Jupé 1995, réforme Fillon 2003, réforme Sarkozy 2007…) La contre-réforme des retraites, la contre-révolution voulue par Macron, ne consiste plus seulement à affaiblir nos régimes de retraites solidaires par répartition. Il s’agit cette fois de les détruire par l’instauration du régime universel par point.

Tous les salariés sont concernés !

La réforme vise à la suppression de l’actuel régime général et de l’ensemble des régimes spéciaux qui existaient auparavant (SNCF, RATP, EDF, Régime Minier…) mais aussi des systèmes de retraites complémentaires liés à certaines professions ou certaines corporations.

Tous les salariés seront perdants !

Le calcul des pensions par points sera sur l’ensemble d’une carrière et non plus sur les 25 meilleures années (ou les 6 derniers mois pour certains régimes) ce qui diminuera mathématiquement le niveau des pensions. La situation sera pire encore, pour les précaires aux carrières hachurées, les salariés ayant fait ou ayant repris des études, et les femmes déjà majoritairement plus précaires dont la carrière est interrompue par la maternité.
De plus, le recul acté de l’âge légal à 62 ans et d’un âge pivot de retraite à taux plein à 64 ans va contraindre l’ensemble des salariés du pays à travailler plus longtemps pour des pensions en baisse. Cela ne pourra que créer des générations de vieillards travailleurs et/ou de retraités pauvres.

La douloureuse va s’aggraver chaque année !

Aucun patron, aucun idéologue libéral, aucun ministre de la Macronie ne le cache sérieusement : les objectifs de la retraite par points et de l’âge pivot sont bien d’augmenter graduellement la valeur du point afin de faire baisser progressivement les pensions et d’augmenter progressivement l’âge pivot, génération après génération. Pourquoi ? Pour obliger les travailleurs à travailler de plus en plus longtemps ou à ne pouvoir bénéficier que d’une pension amputée, voire du minimum vieillesse à l’âge de la retraite.

Cette réforme a lieu sur fond de hold-up des cotisations patronales, actuellement dédiées à la solidarité, pour les réinjecter dans les profits des actionnaires. En réalité, le patronat a l’ensemble du régime de sécurité sociale de travailleurs de France en ligne de mire. Car après la branche vieillesse, viendra nécessairement le tour de la branche maladie et de la branche famille pour en finir de liquider la Sécurité Sociale issue des conquêtes ouvrières de la Résistance.

Il ne faut pas se laisser impressionner par la «pédagogie» mise en scène par le journalisme patronal : la sécurité sociale a été instaurée en 1945 dans un pays ruiné par la guerre où on achetait son pain avec des tickets de rationnement. Il est évident que le patronat, qui bat des records de dividendes versés chaque année aux actionnaires dans la 5ème puissance économique du monde, a les moyens de financer les retraites des travailleurs qui créent toutes les richesses dont ils se gavent.